VIDEO Polémique "blackface" à La Sorbonne : "Au nom de l'antiracisme, une forme de racisme est en train de s'installer", déplore Jean-Michel Blanquer

La représentation d'une pièce de théâtre à l'université de la Sorbonne a été bloquée, lundi 25 mars, par la Ligue de défense noire africaine (LDNA), la Brigade anti-négrophobie et le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN). Les militants de ces associations estiment que ce spectacle, Les Suppliantes, d'Eschyle, le premier volet des Danaïdes, est racialiste à cause des masques des Danaïdes. Ces masques sont considérés comme l'équivalent du "blackface", une pratique aux États-Unis qui consiste pour un Blanc à se noircir le visage pour se moquer des Noirs.

"De façon générale, interrompre une pièce de théâtre ne m'a jamais paru être une très bonne chose", a réagi jeudi 28 mars sur France Inter, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale. "Je ne connais pas le détail de cette affaire, je considère qu'il y a un risque de ce côté-là", celui d'un ordre moral ou du politiquement correct, a-t-il expliqué.

"Peut-être y-avait-il un problème dans cette pièce ? Je ne sais pas. Mais je vois poindre au travers de ce fait divers, au nom de l'antiracisme, une certaine violence. Et une forme de racisme est en train de s'installer, je la trouve inquiétante".

Des réunions "racisées"

"Il y a aujourd'hui une extrême gauche française qui joue avec le feu sur ces questions [et] qui cherche sans arrêt à créer des phénomènes d'agressivité, a jugé le ministre. Quand je vois qu'un syndicat se permet d'organiser des réunions intitulées 'racisées' qui s'abrite derrière un droit syndical qui est très protecteur pour faire des choses qui polarisent la société. Oui je pense qu'il y a un élément d'inquiétude."

Le ministre évoque le syndicat Sud Education 93 qui entend organiser à nouveau en avril des ateliers en Seine-Saint-Denis regroupés sous l'intitulé "comment entrer en pédagogie antiraciste ?". En décembre 2017, Sud Education 93 avait créé la polémique avec des ateliers de formation destinés aux enseignants, dont certains "en non-mixité". "Je voudrais rendre hommage au travail des professeurs au quotidien. C'est eux qui sont confrontés à cette angoisse sociale, à ces difficultés de savoir vivre ensemble qui peuvent exister. Ils font un travail formidable et je regrette que parfois il y ait des forces dans la société qui viennent abîmer ce travail", s'est inquiété Jean-Michel Blanquer.