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Vote de la réforme du droit d'auteur : "C'est une évolution considérable dans le rapport qu'on a aux Gafa"

Les eurodéputés ont voté mercredi en faveur de la réforme du droit d'auteur. Le but est de permettre aux éditeurs de presse, mais aussi aux artistes, d'être rétribués lorsque leurs œuvres sont reprises sur Internet. Une grande victoire pour Sylvie Guillaume, députée européenne (PS).

Article rédigé par franceinfo
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Le Parlement européen, lors du vote de la réforme du droit d'auteur, le 12 septembre 2018. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Les eurodéputés ont voté mercredi 12 septembre en faveur de la réforme du droit d'auteur. Le but est de permettre aux éditeurs de presse, mais aussi aux artistes, d'être rétribués lorsque leurs œuvres sont reprises sur Internet, notamment par les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon).

"C'est une grande victoire" et "une évolution considérable dans le rapport qu'on a aux Gafa", a réagi sur franceinfo Sylvie Guillaume, députée européenne (PS) et vice-présidente du Parlement européen. "Il y a eu un gros effort de pédagogie et de recherche de consensus pour faire en sorte que ce texte soit bien voté".

franceinfo : que pensez-vous de cette décision ?

Sylvie Guillaume : C'est une grande victoire. C'est une victoire pour la culture, pour la création. C'est une évolution considérable dans le rapport qu'on a aux Gafa, et c'est une résistance assez forte à la pression qu'ils ont voulu mettre sur les parlementaires européens.

Qu'est-ce que cela va changer ?

Cela va changer beaucoup de choses sous réserve que le vote du Parlement européen soit suivi dans les discussions au Conseil, c'est-à-dire entre les Etats membres et les autres institutions européennes. Donc, on n'est pas au bout de l'affaire. Il va falloir qu'on arrive à un accord général, mais globalement on va introduire des droits voisins, c'est-à-dire pour la presse, ceux qui créent des contenus et qui ont besoin d'être rémunérés pour ce qu'ils créent. Il nous semblait normal que les Gafa n'utilisent pas de façon complètement gratuite ces contenus-là. Cela permet aussi de responsabiliser ces plateformes pour rémunérer les créateurs.

Comment expliquez-vous le vote négatif des eurodéputés en juillet et ce vote positif aujourd'hui ?

En juillet, on était au cœur d'une bataille de pressions des lobbies extrêmement forte. Une directive européenne se discute dans la durée, c'est parfois très technique et il y a un travail d'élagage qui se fait au fur et à mesure des mois. Ce travail-là a été répercuté par une intense campagne, avec des centaines de milliers de mails qui ont été envoyés et du lobbying très fort de la part des Gafa. Peut-être que certains parlementaires n'avaient pas vu tous les attendus de ce texte. Il y a eu un gros effort de pédagogie et de recherche de consensus pour faire en sorte que ce texte soit bien voté.

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