Chine : pénurie de main d'œuvre dans les usines de textile de Canton
La Chine manque de bras pour relancer son économie. Les usines ont beau augmenter les salaires et offrir des repas à leurs ouvriers, les jeunes générations se tournent désormais vers des emplois moins pénibles.
Combien de temps Canton, en Chine, restera-t-elle l'usine du monde ? À deux pas de son usine de textile, Chuanyan Tu, chef d'entreprise de 41 ans, se rend comme tous les matins sur un parking, à la recherche d'ouvriers. Il n'est pas le seul. "Tous ces gens autour de moi, ce sont des patrons. On est tous dans le textile, on cherche tous des ouvriers", confie-t-il. Chuanyan Tu fabrique et vend des vêtements bons marché à destination de l'Europe ou des Etats-Unis. Si le carnet de commandes est plein, faute de main d'œuvre, la production ne suit pas. "Ça me fait mal au cœur. J'ai 130 machines à coudre inutilisées, et une vingtaine de personnes seulement", déplore-t-il.
Ruée sur les postes de livreurs
Les jeunes générations préfèrent selon lui des emplois moins pénibles, et mieux payés. Xiao Xu reste à son poste 14 heures d'affilée. Payée à la pièce, elle en réalise une centaine par jour. Ici, tous les employés ont droit à 1h30 de pause déjeuner. Les repas sont pris en charge par l'usine, et les patrons ont récemment augmenté les salaires, de 1 200 à plus de 2 000 euros par mois chez Chuanyan Tu, mais c'est insuffisant. Les jeunes Chinois préfèrent aujourd'hui les emplois de service. Les villes sont d'ailleurs traversées par un va-et-vient permanent de livreurs, le nouveau métier en vogue pour les non-diplômés.
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