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Abrogation de l'arrêté interdisant les maillots du PSG à Marseille : "La mesure semblait disproportionnée", selon un constitutionnaliste

C'est le rôle des préfets de "préserver la sécurité en déployant des forces de police et non pas en blâmant les supporters du PSG", selon le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, invité sur franceinfo vendredi.

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Des supporters du PSG fêtent la victoire du club face à Leipzig, en demi-finale de la Ligue des champions, le 18 août 2020 sur les Champs-Elysées à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

Sitôt pris, sitôt abrogé : le préfet de police des Bouches-du-Rhône est revenu sur son arrêté interdisant, pour la finale de Ligue des champions dimanche soir, le port d'un maillot du Paris Saint-Germain dans certaines parties de la ville de Marseille. "Cela semblait particulièrement excessif", a souligné, sur franceinfo vendredi 21 août, Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public à l'Université de Lille.

"On comprend l'objectif, le préfet justifiait sa mesure en disant qu'il y avait eu des débordements lors de la qualification du PSG en demi-finale", explique le juriste. "Mais c'est aussi son rôle de préserver la sécurité en déployant des forces de police et non pas en blâmant les supporters du PSG. Plutôt en évitant que des supporters, peut-être de l'OM, ou d'autres personnes qui veulent en découdre avec ces supporters du PSG ne commettent des violences."

"L'arrêté était dicté par la volonté de préserver les atteintes à l'ordre public, c'est un objectif constitutionnel", a reconnu Jean-Philippe Derosier.

Toute mesure destinée à préserver l'ordre public doit respecter un principe constitutionnel très strict qui est le principe de proportionnalité.

Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste

sur franceinfo

Selon le juriste spécialiste du droit constitutionnel, "la mesure semblait disproportionnée, excessive au regard de cette finalité de préserver l'ordre public. Il y avait là un moyen d'en obtenir l'abrogation ou la suspension d'ici dimanche".

"C'était un arrêté anti-supporter du PSG"

"Ce n'était pas seulement les maillots, c'était véritablement un arrêté anti-supporter du PSG", ajoute-t-il. "Ils ne pouvaient pas clamer leur soutien au club, porter d'écharpe, chanter les chants du PSG." Désormais le préfet "invite" les supporters à ne pas porter de "signes ostentatoires dans l'espace public". "On est dans le cadre de la recommandation, donc ce n'est pas contraignant", indique Jean-Philippe Derosier, "mais le préfet doit davantage préserver la sécurité de ces supporters".

"C'est à tous les préfets de préserver la sécurité des supporters contre des ultras, ainsi qu'on les appelle. Cela vaut aussi pour les ultras du PSG qui pourraient par leurs provocations aller chercher la bagarre, et eux doivent être canalisés, avance le constitutionnaliste. Mais ce n'est pas au supporter lambda de subir les conséquences de ces quelques individus qui veulent semer le trouble."

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