Condamnation des époux Balkany : Isabelle Balkany dénonce "une sanction hors norme, disproportionnée"
Si l'épouse de Patrick Balkany et première adjointe de la ville de Levallois-Perret reconnaît qu'"une faute a été commise", elle se dit surprise et indignée après le jugement et l'incarcération de son mari.
Patrick Balkany a été condamné à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale avec mandat de dépôt à l'audience, et à dix ans d'inéligibilité vendredi 13 septembre. Il a été incarcéré à l'issue de l'audience. Sa femme Isabelle Balkany, première adjointe de la ville de Levallois-Perret, a été condamnée à trois ans de prison, sans mandat de dépôt, compte-tenu de son état de santé. Au micro de franceinfo, Isabelle Balkany, qui dirige la mairie "par interim" reconnait des erreurs et une faute mais juge le mandat de dépôt "disproportionné".
franceinfo : Quel est votre sentiment à l'issue de votre condamnation et celle de votre mari?
Isabelle Balkany : D'abord mon sentiment c'est à la fois de la surprise et de l'indignation. Le président a fait la lecture d'une partie des attendus du jugement, et il a bien précisé deux fois qu'il n'y avait pas un centime d'argent public, donc ça n'a rien à voir avec la gestion de Levallois. Comme nous l'avons toujours dit, il s'agit d'un patrimoine familial privé. Alors certes, nous avons commis une faute vis-à-vis du fisc. Nous l'avons dit tous les deux. Certes, une faute doit être assumée et à chaque fois que nous avons commis des erreurs ou fait une faute, nous l'avons assumée. Certes une faute doit être sanctionnée, mais là, la sanction est tout à fait hors norme. Je pensais qu'un mandat de dépôt c'était pour les prévenus qui souhaitaient échapper à la justice ou présentaient un danger de trouble à l'ordre public. Ce n'est évidemment pas le cas de mon mari, ni du mien. Donc c'est vrai que ce mandat de dépôt me paraît tout à fait disproportionné.
Vous étiez à ses côtés tout à l'heure. Comment est ce que lui a reçu ce jugement ?
Vous savez il l'a reçu comme un coup de massue. Et ce d'autant plus que il est dans un état physique actuellement difficile parce qu'il était en grande souffrance. Il était hier matin à Marie Curie pour faire une biopsie. Mais là encore, il n'a rien voulu dire. Il ne veut pas s'ériger en victime de quoi que ce soit. Vous savez, je ne sais plus qui disait que quand les ennuis arrivent ils arrivent en escadrille. Là c'était exactement le cas : c'est une belle escadrille. Moi, je suis là pour me battre aux côtés de mon mari que j'aime et que j'admire et dont je suis fière depuis 43 ans pour tout ce qu'il a fait tout ce qu'il a accompli et continuera d'ailleurs à accomplir. Donc là je vais m'occuper de lui.
Techniquement Patrick Balkany n'est plus maire de Levallois-Perret à l'heure actuelle ?
Il est le maire empêché. Et moi je ne fais qu'un intérim jusqu'à une libération. Je suis dans mon bureau à la mairie, c'est normal. Je continue à travailler pour les Levalloisiens. C'est le suivant de liste qui assure l'intérim du maire et donc le suivant de liste, c'est moi puisque je suis première adjoint. Je vais tenir le conseil municipal dans dix jours. La vie de la ville ne sera pas modifiée. Je serai au service des Levaloisiens chaque minute comme je le suis depuis 35 ans et je suis tout à fait capable de gérer la ville et je vous rappelle que ce n'est pas ce n'est pas une petite ville. C'est une ville de 66 000 habitants.
Est ce que Patrick Balkany a toujours l'intention d'être candidat aux prochaines municipales?
Il n'y a pas de plan à tirer sur la comète mais il l'a dit clairement : s'il le peut, il sera candidat aux prochaines municipales. Je suis superstitieuse et il y a une hiérarchie des choses. Je suis une épouse et une mère juive et je pense d'abord à sa santé. Maintenant je n'ai jamais autant parlé qu'aujourd'hui parce que je suis une femme blessée mais je vais garder mes états d'âme pour moi. La question c'est d'être droite. C'est d'être digne. Et c'est d'être à côté de l'homme que j'aime.
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