La loi de "sécurité globale" menace "le droit à la vie privée et la liberté d’information", s'inquiètent des réalisateurs de films et de documentaires
Le texte, examiné le 17 novembre à l'Assemblée, prévoit notamment d'interdire la diffusion d'images dans lesquelles des forces de l'ordre peuvent être identifiées. Des cinéastes ont publié une tribune dans "Libération" pour s'opposer à cette loi.
La Société des réalisateurs de films (SRF), soutenue par 40 organisations et collectifs et par plus de 800 cinéastes et professionnels du cinéma et de l’image, dénoncent, jeudi 12 novembre dans Libération, la proposition de loi LREM-Agir sur la "sécurité globale". Ils estiment que leurs "libertés fondamentales sont gravement menacées, en premier lieu le droit à la vie privée et la liberté d’information".
La loi prévoit des dispositions pour protéger davantage les forces de l'ordre, en sanctionnant la diffusion de vidéos dans lesquelles policiers ou gendarmes seraient identifiables et en étendant l'usage des caméras piétons et drones. Cette loi "préfigure une société gouvernée par la peur où les citoyen·ne·s, privé·e·s du droit de porter un regard sur les agissements de la police, verraient en retour leurs corps exposés sans limite à la surveillance des forces de l’ordre", dénoncent les signataires de la tribune publiée dans Libération.
"Une censure pure et simple"
"Après avoir nié et invariablement refusé de sanctionner les violences policières, il s’agit d’en effacer toute preuve, dans la mesure où seules les images tournées par des filmeurs anonymes permettent aujourd’hui d’en témoigner. Pour nombre de cinéastes, cette loi constituerait une censure pure et simple", ajoutent-ils.
Adopté en commission des lois de l'Assemblée nationale, le texte passera dans l'Hémicycle à partir du 17 novembre.
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