Les filles de Jacqueline Sauvage demandent la grâce présidentielle pour leur mère
Elles ont adressé leur recours à François Hollande, après la condamnation en appel de leur mère à dix ans de prison.
"Monsieur le Président, notre mère a souffert tout au long de sa vie de couple, victime de l'emprise de notre père, homme violent, tyrannique, pervers et incestueux." Les trois filles de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, ont adressé, mardi 22 décembre, un recours en grâce au président de la République.
"En cette période de fêtes, si vous vouliez nous faire un cadeau, celui-ci serait le plus merveilleux de toute sa vie et des nôtres", écrivent Sylvie, Carole et Fabienne.
Une pétition de 150 000 signatures
La cour d'assises du Loir-et-Cher a confirmé le 4 décembre en appel la condamnation à dix ans de réclusion de Jacqueline Sauvage, 66 ans, reconnue coupable d'avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après des années d'un enfer conjugal fait de coups et d'abus sexuels sur elle et ses enfants.
Les filles de Jacqueline Sauvage ont joint à leur demande une copie d'une pétition demandant la grâce présidentielle et qui a recueilli plus de 150 000 signatures, ainsi qu'un texte signé du comité de soutien, regroupant une centaine d'artistes. "Elle était en danger de mort depuis quarante-sept ans, quotidiennement frappée et menacée, comme ses enfants", affirme ce texte, rappelant que, "cette année, 134 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon sans que personne ne réagisse".
Reconnaître le concept de légitime défense "différée"
Le recours en grâce présidentielle peut être adressé "par le condamné, un membre de sa famille, un ami ou le parquet", précisent Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, avocates de Jacqueline Sauvage.
La pétition a été relayée dans une lettre datée du 8 décembre adressée au chef de l’Etat par 36 parlementaires, dont Valérie Boyer. Dans Libération, la députée (Les Républicains) des Bouches-du-Rhône explique qu'elle va déposer une proposition de loi visant à combler le "vide juridique" entourant les femmes meurtrières et victimes de violences. Il s'agit de faire reconnaître le concept de légitime défense "différée".
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