"Tenez le coup, ça va aller" : son mari en prison, Isabelle Balkany réconfortée par ses fidèles à Levallois-Perret
Au lendemain de l'incarcération de Patrick Balkany, de nombreux Levalloisiens apportent leur soutien au maire et à son épouse, Isabelle Balkany, venue afficher sa combativité au marché de Levallois-Perret.
À peine arrivée sur la place de l'Hôtel de Ville de Levallois-Perret, samedi 14 septembre, Isabelle Balkany est assaillie par ses administrées devant les micros et caméras des journalistes, au milieu des allées du marché. "Tenez le coup, ça va aller", "On ne voit pas Levallois sans vous" : entre deux bises, la première adjointe à la mairie de Levallois-Perret reçoit des dizaines de soutiens. "Ma présence à la mairie, c'est pour dire que je fais ce que j'ai toujours fait. La semaine dernière, j'étais là et la semaine prochaine je serai là", lance-t-elle.
"On ne peut pas s'en passer !"
La différence, c’est que Patrick Balkany, lui, n’est plus là, incarcéré la veille après sa condamnation à quatre ans de prison pour fraude fiscale. Mais son épouse, devenue maire par intérim, a pu avoir une brève conversation téléphonique avec son mari incarcéré. "C'est surtout moi qui lui ai dit : 'Chéri, est-ce que tu as mal ? Est-ce que tu ne vas pas trop mal ? Les médicaments ?' Et il m'a répondu : 'Non, non, le médecin est venu et il était tout à fait charmant et évidemment, compte tenu de mon état, il m'a immédiatement donné mes médicaments'," raconte Isabelle Balkany tandis que son mari vient de passer sa première nuit à la prison de la Santé.
L'incarcération de celui qui est leur maire quasiment sans interruption depuis 1983 révolte certains Levalloisiens. "On ne peut pas s'en passer", lance un habitant, visiblement ému.
Il n'a pas volé, il n'a pas tué, on l'a traité comme un assassin
Un habitant de Levallois-Perretà franceinfo
"Il y en a pas beaucoup, des villes comme ça !" s'emporte ce Levalloisien. Isabelle Balkany tente de le consoler : "Tu ne pleures pas ! On ne pleure pas à Levallois". A ses côtés, une autre administrée s'agace : "C'est de la jalousie ! "
"C'est peut-être un très bon maire mais c'est un escroc"
Patrick Balkany qui reste, selon son épouse, "positif et droit dans ses bottes", est donc, malgré sa condamnation, toujours appuyé par certains Levalloisiens. Au milieu de ces partisans des Balkany, Vincent, cadre commercial, apparaît un peu seul. "C'est peut-être un très bon maire mais c'est un escroc, donc c'est mérité", lance-t-il, désabusé.
Vous feriez les mêmes bêtises, vous seriez en prison depuis longtemps.
Vincent, habitant de Levallois-Perretà franceinfo
Le tribunal a jugé le couple Balkany coupable de n'avoir pas payé l'ISF entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés pour chaque année à 16 millions d'euros minimum, et d'avoir déclaré des revenus amplement sous-évalués entre 2009 et 2014. Au total, les sommes éludées sont estimées par le fisc à plus de 4 millions d'euros d'impôts sur le revenu et sur la fortune, un montant contesté par la défense.
Arnaud De Courson, l'opposant divers droite historique à Patrick Balkany, est lui aussi venu serrer quelques mains sur le marché. S'il se montre plutôt critique sur l'incarcération de Patrick Balkany, le conseiller municipal est vent debout contre l’idée d’une nouvelle candidature du maire sortant. Patrick et Isabelle ont été condamnés à dix années d'inéligibilité, mais ont fait appel. Et vendredi, Isabelle Balkany a assuré que son mari se représenterait. "C'est indécent que quelqu'un qui a une peine de dix ans d'inéligibilité puisse faire croire aux Levalloisiens qu'il peut être le maire de Levallois, juge Arnaud De Courson. L'appel, ça sera dans entre quatre et douze mois. Aller aux élections dans six mois, pour ne plus être maire six mois après ? Je pense que c'est mentir aux Levalloisiens de dire qu'il peut être maire de Levallois !"
"Je revoterai pour lui, en dépit de sa condamnation"
Mais ces arguments ont toutefois du mal à porter. Laetitia vient de remplir le livre d'or mis en place en mairie pour soutenir Patrick Balkany "J'ai marqué : 'Avec tout notre soutien, bon courage'. Je revoterai pour lui, en dépit de sa condamnation. Là, on était plus sur quelque chose de privé." Et en cas de condamnation pour corruption ? "C'est une autre affaire..." soupire la jeune femme.
Pour le second volet du procès, consacré aux délits de blanchiment et de corruption, le délibéré est attendu le 18 octobre. Patrick Balkany risque sept ans prison si le tribunal suit les réquisitions du Parquet national financier.
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