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Violences conjugales : "Se mettre à la place de la victime", la réalité virtuelle pour prévenir la récidive

Un an après le lancement du bracelet anti-rapprochement, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti présente ce vendredi un dispositif inédit d'expérimentation de réalité virtuelle pour lutter contre la récidive chez les auteurs de violences. 

Article rédigé par franceinfo - Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'expérimentation de la réalité virtuelle va durer trois mois. (MINISTERE DE LA JUSTICE)

En enfilant le casque de réalité virtuelle, on entre dans le quotidien d'un couple. D'abord la lune de miel, la naissance de l'enfant puis les premières tensions, jusqu'au drameTour à tour on se met dans la peau du bourreau, mais aussi de la victime et de leur fils. Ce nouvel outil est loin d'être un gadget, affirme Guillaume Clere, le président de Reverto, start-up lyonnaise qui l'a conçu. L'idée est de susciter l'empathie. "Se mettre à la place de la victime", précise-il.  

"Comprendre ce que la victime peut vivre, en termes de peur ou de sentiment d'insécurité."

Guillaume Clere

à franceinfo

L'objectif du dispositif est également de ne pas oublier la place de l'enfant. "Même si on n'est pas violent directement avec lui, reprend le président de Reverto, lui assiste à ces violences. Les conséquences psychologiques sur lui sont énormes. Le but ultime est de lutter contre la récidive, et remplacer la violence par la parole."

Pour expérimenter cet outil inédit, une trentaine de détenus ont été sélectionnés sur trois sites, deux ouverts, Meaux et Lyon, et un établissement fermé, celui de Villepinte. "Le premier critère est qu'ils doivent être d'accord. Nous avons besoin de leur consentement pour qu'ils puissent participer à l'expérimentation, précise Géraud de la Brosse, qui pilote le projet au sein de l'administration pénitentiaire. Et nous avons voulu sélectionner des personnes pour qui il existe un fort risque de récidive. Il y a aussi des critères de non inclusion à l'expérimentation : si les détenus consomment des médicaments trop forts, sont victimes d'alcoolisme ou de troubles psychiatriques trop forts type paranoïa ou tendance au sadisme, etc. Dans ces cas-là, ils ne pourront pas participer pour le moment."

Un bilan d'ici un an

L'expérimentation doit durer trois mois, et un bilan sera fait d'ici un an pour une éventuelle généralisation. En Espagne, un projet similaire lancé il y a deux ans a donné des résultats très encourageants dans la prison de Tarragone. En plus de cet outil, le garde des Sceaux doit également annoncer vendredi 24 septembre un renfort au sein des parquets : 61 juristes supplémentaires seront envoyés dans les juridictions les plus importantes tandis qu'une centaine d'autres seront déployés partout en France afin d'accélérer le traitement des plaintes de violences conjugales en souffrance. Enfin, parmi les autres annonces prévues, on trouve aussi l'extension à huit nouvelles juridictions d'un projet pilote sur le contrôle judiciaire renforcé : il permet l'éviction immédiate du conjoint violent du domicile, son placement dans un hébergement adapté et un contrôle strict de ses obligations.

Violences conjugales : "Se mettre à la place de la victime", la réalité virtuelle pour prévenir la récidive- Le reportage de Gaele Joly

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