We demain : les fleuves peuvent-ils être reconnus comme des personnalités juridiques ?
Invité du 23h, mercredi 22 septembre, l’écrivain et essayiste Camille de Toledo revient sur la démarche du livre "Le Fleuve qui voulait écrire. Les auditions du Parlement de Loire" (éd. Les liens qui libèrent), commentée par la journaliste de We demain, Emmanuelle Vibert.
Les entités naturelles pourraient-elles être dotées d’un statut juridique pour leur accorder une personnalité propre ? C’est tout l’enjeu du projet illustré par Camille de Toledo dans Le Fleuve qui voulait écrire. Les auditions du Parlement de Loire (éd. Les liens qui libèrent). "C’est un livre-assemblée dans lequel on a mis les auditions menées avec des philosophes, des anthropologues, des juristes, des biologistes, etc. Une commission a été réunie, dans l’idée des grands mouvements pour constituer les formes de notre habitation autrement. On s’inspire d’un certain nombre de lois et de jurisprudences qui, dans le monde, ont donné la personnalité légale à des écosystèmes, des milieux", explique Camille de Toledo.
Repenser les "balances institutionnelles"
Concrètement, que permettrait ce statut juridique ? "Désormais, on a besoin de se rattacher, de se relier autrement au monde, notamment pour assurer une sorte d’habitabilité terrestre aux générations futures. En plus de protéger la nature, il faut sans doute repenser entièrement nos balances institutionnelles et nos économies politiques, de façon que le tiers acteur qu’a été la nature, accède à un statut autre, pour instituer la parole des entités terrestres, comme celle d’un certain nombre de personnes juridiques", poursuit Camille de Toledo.
Une démarche que la journaliste de We demain, Emmanuelle Vibert, qualifie de "moment pionnier, où des précurseurs disent que les rivières peuvent devenir des sujets de droit et non des objets". "Ce mouvement est en train de prendre une ampleur internationale et arrive en France. Des collectifs sont en train de se créer partout dans le pays pour protéger le Rhône ou encore la Seine, et dire ainsi que le droit n’est pas un instrument figé, qu’on peut le transformer", souligne-t-elle.
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