Covid-19 : une station de ski des Hautes-Alpes simule sa réouverture pour montrer le sérieux de son protocole sanitaire
À Risoul, le maire comme les saisonniers s'attendent à ce que les remontées mécaniques ne rouvrent pas pour les vacances de février. Mais ils ont tenu à prouver que les distances de sécurité peuvent être respectées et les chaînes de contamination brisées.
Les stations de ski se préparent à une saison blanche. Le gouvernement devrait annoncer, mercredi 20 janvier, le maintien de la fermeture des remontées mécaniques pour les vacances de février. Depuis la mise en place du couvre-feu à 18 heures, les professionnels de la montagne ne se faisaient déjà plus vraiment d’illusions mais certains ont tout de même voulu tenter une dernière fois de se faire entendre. À Risoul, dans les Hautes-Alpes, des saisonniers ont simulé pendant quelques heures, mardi, le fonctionnement normal de la station pour montrer que les gestes barrières peuvent être respectés.
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Un centre de dépistage dans la station
Ils sont une cinquantaine de saisonniers à jouer les skieurs figurants et le protocole sanitaire anti Covid-19 commence dès l’achat du forfait. "On prend la température des personnes, indique Axelle, agente d’exploitation. Et dans le cas où les températures seraient mauvaises on a, sur la station de Risoul, un centre de dépistage et pour les personnes qui auraient été testées positives, la station a mis en place des appartements vides pour pouvoir les isoler".
Pour les autres, direction la file du télésiège : désinfection des mains, masques et place limitées "comme si" mais la remontée mécanique ne démarrera pas. "Ça donne trop envie", s'amuse Sarah qui vient de s’installer sur le siège : "On laisse une place entre chaque personne, ça laisse une distance raisonnable". À côté, Jean-Marc Roux, le directeur de l’ESF de Risoul, fait une démonstration de cours de ski. "Nos moniteurs de ski portent, bien évidemment, le masque. On fait beaucoup de travail en imitation pour montrer aux élèves les mouvements à réaliser."
Beaucoup de tristesse et de stress
Pour la pause, rendez-vous au restaurant d’altitude afin de commander un repas, à emporter bien-sûr. Maryline, la gérante, est heureuse de voir tous ces faux skieurs du jour, même si elle sait à quoi s’attendre : "On s'est préparés psychologiquement à ce que, pour les vacances de février, la station reste ouverte mais que les remontées mécaniques restent fermées. On se demande si on va réussir à tout payer, on est pas mal stressés."
Du stress et un sentiment de gâchis, après avoir été formé au respect de tout ce protocole sanitaire. "Aujourd'hui ce qu'on voit, c'est beaucoup de tristesse. On s'est beaucoup impliqués, raconte Régis Simond, le maire de Risoul.
"Nos saisonniers ce sont des caissières, des skimans qui se posent beaucoup de questions sur leur avenir, des questions quotidiennes sur le paiement de leur loyer, sur leur après-saison qui est une saison compliquée."
Régis Simond, maire de Risoulà franceinfo
Leur espoir désormais, c’est qu’il n’y ait pas de confinement pour continuer au moins les activités dans la station, celles qui se font sans remontées mécaniques.
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