"Environ 40% de la population ne part pas en vacances", d'après le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie
Souvent, les familles modestes préfèrent faire partir leurs enfants en priorité.
Alors que de nombreux Français vont prendre la route le premier week-end de juillet pour partir en vacances, Sandra Hoibian, directrice du pôle Évaluation et société du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), rappelle que "chaque année, environ 40% de la population ne part pas en vacances". Invitée de franceinfo, vendredi 5 juillet, elle explique que certains parents décident de faire partir leurs enfants, alors qu'eux ne partent pas.
Des disparités sur le territoire français
Environ "40% de la population ne part pas en vacances chaque année. Ce n'est pas négligeable. C'est un phénomène qu'on observe depuis une quarantaine d'années, et ce n'est pas vraiment réparti de façon équitable" sur le territoire français, indique-t-elle.
Le taux [de ceux qui ne partent pas] est beaucoup plus élevé chez les personnes qui ont des revenus modestes, qui sont peu diplômées, ou chez les personnes âgées
Sandra Hoibian, du Credocà franceinfo
"Il y a des évolutions à la marge, avec la conjoncture et les évolutions de la société. Par exemple, ces dernières années, on a une diminution du taux de départs en vacances. Aujourd'hui, on est à 55% des Français qui partent en vacances, probablement en liaison avec les évolutions du marché du travail, et notamment des formes de travail qui sont plus souples, qui laissent moins de visibilité pour choisir ses dates, pour savoir si on va vraiment pouvoir partir, avec le développement des plateformes en ligne ou du travail ubérisé", poursuit-elle.
Les enfants avant les parents
"Comme les vacances, c'est aussi un élément de statut social, les familles font le maximum pour pouvoir faire partir les enfants. Renoncer à faire partir les enfants, c'est, d'une certaine manière, se dire qu'on n'arrive pas forcément à offrir à nos enfants ce qu'on souhaite, donc c'est assez difficile. Il y a donc des familles modestes qui font le choix de ne pas partir, mais qui font partir leurs enfants", détaille Sandra Hoibian.
Elle poursuit : "70% des voyages se font en France métropolitaine, avec quand même une augmentation des voyages à l'étranger, mais qui ne concernent qu'une partie de la population, celle qui part souvent et qui part loin. 60% des vacances se font dans de l'hébergement non-marchand, même si ces dernières années, on a quand même une progression des modes d'hébergement marchand, comme les hôtels, le camping, la location".
Dans 7 cas sur 10, on prend la voiture. Et on part beaucoup chez de la famille ou des amis.
Sandra Hoibianà franceinfo
Malgré les récentes polémiques sur les voyages en avion, elle explique que "le recours à l'avion a progressé". "Mais ça ne concerne que 9% des voyages, ça reste quand même assez minoritaire. Il y a eu une prise de conscience très forte ces dernières années autour de l'environnement, notamment cette année, et particulièrement chez les jeunes. Mais cela ne se traduit pas toujours dans les actes, ils restent des gros consommateurs d'avion, et notamment de vols low-cost pour pouvoir s'offrir des voyages à l'étranger. L'image d'Épinal, où l'on monte tous dans la voiture et où l'on a des bouchons pendant plusieurs kilomètres, elle est toujours très vraie", conclut la directrice du pôle Évaluation et société du Credoc.
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