"Je ne pensais pas que dix mois après on serait encore fermés" : ces boîtes de nuit qui mettent la clé sous la porte à cause du Covid-19
Cela fait bientôt un an que les discothèques ont totalement cessé leur activité. Même si la plupart des établissements bénéficient des aides financières de l'État, plus de 300 sont en liquidation judiciaire.
Pas de musique, ni de lumières multicolores. L'heure n'est plus à la fête mais au déménagement pour la discothèque Le Stanley, à Saint-Grégoire, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). L'établissement, ouvert en 1976, est contraint de mettre la clé sous la porte en raison de la crise du Covid-19. Dominique et Alexandre y ont travaillé durant 13 ans. Les deux gérants remplissent les derniers cartons avant de quitter ce lieu plein de souvenirs. "Je vois encore les bus d'étudiants arriver le jeudi soir, j'ai encore dans mon oreille le bruit et le son de la musique... Et puis voir tous ces gens danser, il y a beaucoup d'émotion."
"Cette discothèque était une institution, jamais on n'aurait pensé que le Stanley pouvait fermer."
Alexandre, co-gérant du Stanleyà franceinfo
Pourtant, l'annonce du premier confinement, en mars 2020, a signé l'arrêt définitif de l'établissement. Alexandre n'aurait pas parié là-dessus. "Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était un vendredi 13, le 13 mars, nous étions ouverts et j'ai décidé à 5 heures de ne pas ouvrir le lendemain, mais je ne pensais pas que dix mois après on serait encore fermés". Difficile de tenir si longtemps sans activité. Alors pendant le second confinement, en novembre, c'est la liquidation judiciaire.
Ouvrir une crêperie à Lille
Malheureusement, les deux associés ne bénéficient depuis d'aucune aide financière de la part du gouvernement, raconte Dominique : "C'est le deuxième coup de massue. Aucune entreprise en redressement ne peut prétendre à ces aides et les gérants n'ont pas droit ni au chômage, ni au RSA. Donc depuis le premier confinement, aucune ressource".
Les deux associés ont décidé de quitter la région Bretagne et le monde de la nuit, ils envisagent d'ouvrir une crêperie à Lille . "Il faut résister, nous nous sommes inscrits tous les deux à Pôle Emploi."
"On nous propose une reconversion dans la restauration, mais personne n'embauche, et c'est terrible. Je mets au défi quiconque de rester sans ressource financière pendant près d'un an".
Dominique, co-gérant du Stanleyà franceinfo
Le Stanley est loin d'être un cas isolé. Près de 320 discothèques sont en liquidation judiciaire, soit 30 % des établissements qui menacent de fermer définitivement.
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