Jeux concours, petites annonces, récompenses : la quête des saisonniers dans la restauration se fait aussi sur les réseaux sociaux

Au restaurant Chocho, à Paris, le service démarre avec une équipe complète. "Ce sera un fenouil et un thon !", crie-t-on en cuisine. Pour réussir à embaucher, l'établissement a lancé un concours sur Instagram il y a quelques semaines. Un dîner gastronomique pour deux, d'une valeur de 300 euros, était offert pour chaque recommandation aboutissant à une embauche. L'équipe manquait de bras, explique le chef adjoint Hugo Madeuf. "On était sur une petite détresse, donc on s'est dit qu'un jeu concours pourrait faire l'affaire." Résultat : une personne recrutée en salle, une autre en cuisine, l'été devrait donc bien se passer. Mais ce n'est pas le cas de tous ses collègues restaurateurs.

"On voit bien que les saisonniers sont de plus en plus rares. Des amis nous le disent, des gens en galère. Il y a une difficulté évidente dans le recrutement saisonnier."

Hugo Madeuf, chef adjoint chez Chocho

à franceinfo

Benjamin, lui, est commis : il vient d'être embauché au restaurant Chocho. Il voit bien l'abondance des offres, surtout sur les réseaux sociaux. "En suivant beaucoup de comptes de chefs, de restaurants, il n'y a pas une semaine qui passe sans qu'on ne voit une info ou même un petit post via les réseaux sociaux. Donc oui, ça marche très fort."

Mille euros offerts pour trouver un chef

Dans le secteur de l'hôtellerie-restauration il manque, pour cet été 200 000 saisonniers, sur les 300 000 nécessaires. Face à cette situation, les concours fleurissent sur Instagram ou Facebook, avec des récompenses parfois étonnantes, comme ici avec l'annonce d'un patron d'une pizzeria à Montpellier. "La personne qui me recommande un chef de cuisine, je lui offre 20 gros billets de 50 euros, ce qu'il fait mille euros !" 

Mais ces annonces suffiront-elles à attirer des salariés cet été ? Pour Thierry Grégoire, président de la branche saisonniers du syndicat Umih, même si le problème est récurrent, la pénurie est bel et bien là. 

"C'est vrai que cette année, la tension est encore plus importante que les années précédentes. En termes de recrutement, on essaye tous les canaux possibles et imaginables pour toucher les salariés."

Thierry Grégoire, président de la branche saisonniers de l'Umih

à franceinfo

"Certains y arriveront et d'autres n'y arriveront pas, ajoute-t-il, dépité. Malheureusement, ils devront de toute façon fermer un ou deux jours pour assurer les temps de repos de leurs salariés qui, eux, seront en activité cet été." C'est une saison cruciale pour de nombreux restaurateurs encore endettés à cause de la crise Covid.