Nature : les Baronnies provençales, entre ciel et terre

Ce sont des vallées presque cachées qui ont su se faire discrètes, entre Alpes et Méditerranée. Les Baronnies provençales, ce sont quelques villages comme agrippés à un relief tourmenté, au cœur d’un massif devenu le repaire des randonneurs. Pour le contempler, il faut prendre de la hauteur. Guide dans la région, Grégory Curiel gravit le Col des Tunes avec trois amis. Une balade dans un écrin de verdure. Cela fait sept ans qu’il sillonne ces sentiers. Après avoir exploré les Vosges et le Jura, il s’est trouvé un nouveau terrain de jeu : un labyrinthe grandeur nature. La récompense est au bout du chemin, au sommet d’une crête, avec vue imprenable sur la porte d’entrée des Alpes. Des paysages façonnés par l’agriculture. Bercés par un climat méditerranéen, des hectares de vignes cultivés en terrasses et des oliveraies parmi les plus réputées de France, plantées il y a plus d’un siècle.

Disparus depuis un siècle, les vautours de retour

Il y a ceux qui ont grandi dans les Baronnies, et ceux qui les ont adoptées. Abrité aux pieds du Ventoux se trouve le village perché de Brantes (Vaucluse). Hormis le bruit du lavoir, seuls les pas de Véronique résonnent dans les ruelles traditionnelles, les calades. Elle est tombée amoureuse de cet endroit il y a trente ans. Dans son atelier, elle crée des santons, avec en toile de fond une Provence bien silencieuse. Seule entorse à cette tradition séculaire des santons : une palette originale rassemblant toutes les nuances de bleu, un écho à l’azur du ciel provençal, qui se pare de plus en plus de teintes fauves, celles de centaines de vautours de retour dans les Baronnies après avoir disparu pendant un siècle. Leur retour a aussi marqué celui des touristes. Près de 30 000 personnes viennent les admirer chaque année, en train de survoler ce décor si sauvage des Baronnies provençales.