: Vidéo Alan Geaam, chef étoilé d’origine libanaise, raconte son arrivée en France
Quand il arrive en France, il a un rêve en tête : apprendre la cuisine française. 25 ans plus tard, Alan Geaam est un chef étoilé. Pour Brut, il raconte son premier jour en France, après avoir fui la guerre au Liban.
“Je suis arrivé le 2 mars 1999 à Orly. J'avoue, je n'ai pas fait le voyage comme tout le monde. Comment dire... Ce sont des passeurs qui m'ont ramené ici, en fait. J'étais beaucoup flippé quand j'étais à l'aéroport”, se souvient Alan Geaam. “Entre l'inquiétude... Que je sois heureux, stressé... Beaucoup d'émotions, du coup. À la fois, ce sont des émotions fortes, ce sont à la fois aussi ‘Qu'est-ce qui va se passer derrière?’” Le jeune homme arrive à Paris, laissant derrière lui la guerre civile du Liban. Il arrive avec un rêve : devenir cuisinier en France.
“C'était ma petite journée: 5h, 22h”
La différence culturelle a tout de suite frappé le Libanais. “Le Liban, c'est un tout petit pays. Je viens d'une ville qui s'appelle Tripoli, il y a, je pense, 600 000 habitants. Il n'y a pas autant de voitures, de métros, de RER. Tout est énorme ici, ça bougeait tout le temps, toujours il y a du bruit, il y a du monde.”
Il commence au début dans la construction pour gagner sa vie. “Le chantier m'a permis de sortir de la rue. (...) C'était du ravalement de façade, dans le quartier des Choux, à Créteil. Ce sont des immeubles de 50 ou 40 étages. On montait sur des échafaudages, c'était du travail clandestin... Sans casque, sans sécurité, mais au moins, ça m'a permis d'avoir un peu de sous, je dormais sur le chantier.” Plus tard, il réussit à se trouver un petit job de plongeur dans un restaurant. La machine est lancée, et le voilà, aujourd’hui chef étoilé. “Chaque moment que j'ai vécu ici, vraiment, j'en profite, je veux profiter à fond, je ne regrette rien. C'est fou quand même, la vie, des fois, elle nous cache des choses extraordinaires”, conclut-il.
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