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Pénibilité : la CFDT accuse Valls d'avoir "cédé à l'ultimatum du Medef"

Le secrétaire général de la CFDT juge "inacceptable" le report à 2016 de la mise en œuvre du compte pénibilité.

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, lors d'une conférence de presse à Metz (Moselle), le 6 mars 2014. (MAXPPP)

La CFDT sort de ses gonds. Interrogé par Le Monde, mercredi 2 juillet, son secrétaire général, Laurent Berger, accuse le Premier ministre, Manuel Valls, d'avoir "cédé à l'ultimatum du Medef", en reportant la mise en œuvre du compte pénibilité. Laurent Berger dénonce "une rupture du dialogue social".

"Le Premier ministre fait une erreur"

Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, mercredi, Manuel Valls annonce que le compte pénibilité ne sera généralisé qu'en 2016, alors que son entrée en vigueur était prévue en 2015. "Ce report est inacceptable, insiste Laurent Berger. A quatre jours de la conférence sociale, répondre à une menace du patronat, cela n'entre pas dans la conception de la démocratie sociale qu'a la CFDT. Le Premier ministre fait une erreur."

Laurent Berger considère les annonces du Premier ministre comme "une alerte très grave, un mauvais coup pour le dialogue social". "C'est surtout un mauvais coup porté aux salariés qui sont exposés chaque jour à des situations pénibles", affirme-t-il, en prévenant : "S'il y avait une quelconque volonté de remise en cause de ce droit à moyen terme, la CFDT sera vent debout. On fera tout pour qu'il se mette en place."

Une conférence sociale qui s'annonce tendue

Le secrétaire général de la CFDT confirme que son syndicat participera à la conférence sociale lundi et mardi prochains. "Mais la CFDT ira avec beaucoup de tensions, parce que la réponse donnée au Medef ne va pas dans le bon sens. Comme notre pays n'est pas mature en termes de dialogue social, certains, comme le Medef, préfèrent la logique du lobbying. Ce n'est pas compatible avec la démocratie sociale."

En outre, Laurent Berger oppose une fin de non recevoir à la demande du Premier ministre en faveur d'une négociation syndicats-patronat sur les seuils sociaux et la simplification du Code du travail : "Son approche est inacceptable. La CFDT veut une modernisation du dialogue social et une amélioration de la représentation des salariés, y compris dans les entreprises de moins de dix salariés. Nous ne rentrerons pas dans une telle négociation d'autant plus qu'il faudrait que le patronat explique ce qu'il met aujourd'hui dans le dialogue social."

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