Compte pénibilité, code du travail, charges... Comment Valls lâche du lest face aux patrons
Alors que le patronat menace de boycotter la conférence sociale, le Premier ministre annonce de nouvelles mesures en faveur des entreprises.
Le Premier ministre veut "sortir la France de ses blocages". Et pour y arriver, il est prêt à faire des concessions. Dans une interview donnée aux Echos, mardi 1er juillet, Manuel Valls tente de rassurer le patronat, qui menace de boycotter la conférence sociale, dont le début est programmé lundi 7 juillet.
Report partiel du compte pénibilité, engagement sur les baisses de charges, ouverture d'un débat sur le compte du travail... Francetv info liste les annonces du chef du gouvernement.
Le report partiel du compte pénibilité
Le président du Medef Pierre Gattaz en a fait son cheval de bataille : reporter à janvier 2016 la mise en place du compte pénibilité. Mesure phare de la réforme des retraites, ce dispositif doit permettre aux salariés exposés à des conditions de travail difficiles, comme le bruit, d'accumuler des points ouvrant droit à des formations, du temps partiel ou un départ anticipé à la retraite.
Une mesure qui pourrait compliquer la vie des entreprises, selon le patronat. Manuel Valls promet "d'aller plus loin dans la simplification" et annonce le report partiel du dispositif, dont l'entrée en vigueur était prévue en 2015, mais qui ne sera finalement généralisé qu'en 2016.
"L'année 2015 sera une année de montée en charge progressive, prévient le Premier ministre. Les facteurs de pénibilité les plus simples à mesurer seront pris en compte, et moins d'un million de salariés seront concernés."
De nouvelles baisses de charges
Manuel Valls offre des garanties au patronat. "Je veux donner une visibilité complète sur ces engagements, en matière de baisse du coût du travail et en matière fiscale", assure le Premier ministre.
Après une première baisse de 6,5 milliards d'euros en 2015, il annonce une diminution des prélèvements sur les entreprises "de 8 milliards en 2016 et d'environ 5,5 milliards en 2017". Le Premier ministre demande, en contrepartie, des "engagements" du patronat, qui ne doit "pas être dans la surenchère permanente et dans l'attentisme".
Vers une simplification du code du travail ?
Le Premier ministre veut "rendre le fonctionnement de l'économie plus souple, plus efficace". Pour cela, il compte demander aux syndicats et au patronat "d'engager des discussions sur les simplifications possibles du Code du travail".
Manuel Valls évoque le cas des "seuils sociaux", sujet de discorde entre syndicats et patronat. Aujourd'hui, quand une entreprise passe de 9 à 10 salariés ou de 49 à 50, de nouvelles obligations légales s'imposent à elle. Le ministre du Travail a proposé un moratoire de trois ans sur le dispositif, mais Manuel Valls estime que syndicats et patronat doivent désormais "s'emparer" du débat.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.