"Pour les salariés, c'est un gâchis" : la banque CCF veut réduire d'un tiers ses effectifs et supprimer plus de 80 agences
Un plan de licenciement massif. Il n'y a pas que l'industrie française qui souffre, le secteur bancaire connaît aussi son lot de plans de licenciement. Dernier en date, le Crédit commercial de France (CCF), ex-HSBC, a annoncé le 4 décembre vouloir réduire d'un tiers ses effectifs dans les deux prochaines années avec près de 1 400 postes en moins et la disparition de 84 agences.
"Même si c'était attendu depuis le mois d'octobre, depuis les annonces par la direction sur la situation financière de l'entreprise et les souhaits de réorganisation, raconte à franceinfo Bruno Ronsin, délégué syndical CFTC et élu au CSE, ce qui nous a tous stupéfaits et choqués, c'est l'ampleur de la restructuration."
Au final, il devrait rester 2 500 salariés et 151 agences au CCF, contre respectivement 3 900 salariés et 235 agences aujourd'hui. La direction explique que ce plan doit lui permettre de retrouver l'équilibre en 2026 et de dégager des bénéfices en 2027. Ce "projet de transformation profonde" vise "à retrouver le chemin d'une croissance durable", explique l'établissement bancaire, racheté récemment.
Racheté pour un euro symbolique en 2023
Fin 2023, HSBC France avait été récupéré pour un euro symbolique par le consortium bancaire My Money Group, détenu par le fonds d'investissement américain Cerberus, rappelle Médiapart. Le groupe avait ainsi récupéré une banque avec des difficultés financières et un système informatique vieillissant mais aussi un portefeuille de près de 800 000 clients et un large patrimoine immobilier, souligne le site d'investigation.
La nouvelle direction a par la suite ressuscité la CCF qui avait été racheté par HSBC dans les années 2000. "Pour les salariés, c'est un gâchis, explique le délégué syndical CFTC. Depuis 20 ans, on régresse petit à petit. On se retrouve dans une situation aujourd'hui dans laquelle le sentiment est que l'actionnaire Cerberus veut faire des économies à court terme en réduisant le nombre d'agences et la masse salariale."
La "phase de transition" et la charge de travail supplémentaire inquiètent aussi le syndicaliste car les salariés qui ne sont pas partis "vont devoir assumer une situation sans support au niveau des sites centraux et des fonctions centrales, puisqu’une grosse partie des départs, à peu près 900, sont concentrés sur le siège social". De son côté la direction indique qu'un "dialogue social constructif est en cours". Les négociations avec les syndicats doivent commencer le 7 janvier.
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