Vrai ou fake : le RSA, une aide inefficace ?

Le président-candidat Emmanuel Macron a déclaré qu’il souhaite conditionner l’obtention du RSA en contrepartie de 15 à 20 heures de travail hebdomadaire effectué. "Je pense que personne ne peut se satisfaire de voir qu’on a 40% de bénéficiaires du RSA qui le sont depuis plus de cinq ans", justifie Élisabeth Borne, ministre du Travail. Le RSA ne serait donc pas une aide efficace pour aider les personnes à reprendre une activité. Une prise de position que ne soutient pas Anne Hidalgo, candidate à la présidentielle, indiquant que "les présidents des conseils départementaux le pratiquent, et [ont] de très bons résultats d’insertion".

Les bénéficiaires du RSA ne sont pas tous en mesure de travailler

Alors, où est la vérité ? Conformément à la déclaration de la ministre du Travail, 36% des bénéficiaires reçoivent le RSA depuis plus de cinq ans ou plus. Un rapport de la Cour des comptes reconnaît également que le RSA n’a pas un impact déterminant en matière d’insertion professionnelle. "On a une partie des allocataires qui ne sont pas en situation de travailler pour de multiples raisons", indique par ailleurs Anne Eydoux, maîtresse de conférence en économie au Cnam. Elle précise par exemple que certaines mères de familles monoparentales ont des enfants de moins de trois ans, qui ne sont pas encore scolarisés.

La Cour des comptes pointe aussi du doigt le manque d’accompagnement. 60% des bénéficiaires ne seraient pas suffisamment suivis. À Paris, les chiffres sont meilleurs que la moyenne nationale, mais les experts doutent que cela puisse être généralisé à l’ensemble du territoire.