Cet article date de plus de treize ans.

En dix ans, les marges des producteurs n'ont cessé de baisser alors que celles des distributeurs n'ont largement grimpé

C'est ce qu'indique une étude de l'Observatoire des prix et des marges agricoles, révélée par Les Echos.Ce rapport de Philippe Chalmin, professeur d'économie à Dauphine, demandé par le ministère de l'Agriculture, doit être remis lundi.
Article rédigé par Louis San
France Télévisions
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Sur la viande rouge, les distributeurs font une marge importante alors que les revenus des éleveurs sont très bas (AFP - PHILIPPE DESMAZES)

C'est ce qu'indique une étude de l'Observatoire des prix et des marges agricoles, révélée par Les Echos.

Ce rapport de Philippe Chalmin, professeur d'économie à Dauphine, demandé par le ministère de l'Agriculture, doit être remis lundi.

L'expert des matières premières cherchait à montrer "si les industriels et les distributeurs répercutaient les chutes de prix à la production", écrit le quotidien économique.

Le sujet est épineux. "Il y a peu de pays où les relations entre fournisseurs et clients sont l'objet de tant de tensions, de tant de dissensions sur les prix, mais aussi sur les conditions et les délais de paiement", écrit le rapporteur. "Peu de pays où l'accumulation de textes soit arrivée à un tel niveau de contrôle administratif et d'infantilisation des partenaires commerciaux", poursuit-il.

La cerise bigarreau vendue au consommateur cinq fois plus cher qu'au coût d'achat
Le rapport note que les distributeurs ont maintenu les prix à la consommation malgré la baisse des prix des matières premières. Exemple avec la viande rouge sur laquelle les enseignes de distribution ont réalisé une marge brute importante et constante alors que les éleveurs de cette filière enregistrent les revenus les plus bas.

Idem pour la filière du porc. En dix ans, la part du prix affiché en rayon remise aux les éleveurs est passée de 45% en 2000 à 36% en 2010. Pourtant, dans le même temps, la part touchée par les distributeurs est grimpée de 39% à 55%.

La situation est similaire pour les fruits et légumes. La cerise bigarreau a été facturé jusqu'à cinq fois plus cher au consommateur qu'il n'a été payé par le distributeur.

"Un certain flou demeure sur les facteurs entrant dans la composition de la marge brute, notamment celle distributeurs, qui n'a pas transmis les éléments d'information nécessaires", relève Les Echos. Mais "les choses semblent plus claires côté industriels et producteurs sur ce point", ajoute le quotidien.

L'Observatoire des prix et des marges agricoles a été créé en septembre 2010. Et un rapport similaire à celui-ci sera dorénavant annuel pour informer les parlementaires quant aux relations commerciales dans l'alimentation.

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