Crise énergétique : trains annulés, écoles fermées le matin, infrastructures protégées… Les préfets priés d'anticiper d'éventuelles coupures d'électricité
Le gouvernement va adresser aux préfets une circulaire pour anticiper et préparer leurs départements à d'éventuelles coupures programmées de l'électricité, qui pourraient concerner 60% de la population mais aucun site critique ou client prioritaire.
Comment la vie du pays va-t-elle s'organiser si dans le pire des scénarios envisagés par le gouvernement, en cas d'hiver très froid, et de baisse insuffisante de la consommation, des coupures tournantes de deux heures ont lieu pour éviter un black-out ?
La Première ministre Elisabeth Borne va adresser aux préfets une circulaire pour leur demander d'entrer dans le détail. Le gouvernement a reconnu dans la soirée du mercredi 30 novembre que pour joindre les numéros d'urgence, il faudrait faire le 112 et que celui-ci ne serait peut-être pas accessible partout. Une cartographie des antennes relais est toujours en cours d'élaboration : il s'agit d'une carte de France des antennes relais et des "zones blanches" potentielles, ces zones où il y a trop peu d'antennes pour que l'on puisse espérer qu'en composant ce numéro d'urgence votre téléphone puisse aller "accrocher" celle d'un opérateur qui n'est pas le vôtre et qui ne serait donc pas concerné par la coupure.
Aux préfets - dès que ces cartes seront disponibles - d'organiser des solutions : des gardes postées dans les commissariats, les gendarmeries, les casernes de pompiers, pour qu'en cas de problème les habitants concernés qui rencontreraient des soucis puissent aller chercher du secours. Il est aussi question de patrouilles, d'îlotage... Bref, d'un renforcement de la présence des forces de l'ordre sur la voie publique. La question des coupures de téléphone, mobiles et fixes, et donc l'accès aux numéros d'urgence, est une des préoccupations essentielles depuis plusieurs semaines, reconnaît le gouvernement, et un chantier qui n'est pas tout à fait abouti.
Des trains annulés et des écoles fermées le matin ?
En outre, il n'y aura plus d'éclairage public dans les zones potentiellement touchées. Des trains pourraient être annulés pour éviter que des voyageurs ne se retrouvent bloqués en pleine voie parce que la signalisation serait coupée. Les préfets vont aussi devoir se pencher sur le cas des villes où il y a le métro : soit ils peuvent rouler de bout en bout, mais laisser des gens coincés pendant deux heures ne peut pas être une option.
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Le gouvernement annonce également réfléchir avec le ministère de l'Éducation nationale à fermer le matin les écoles qui seraient dans des zones concernées par les coupures. Ces coupures - encore une fois si et seulement si elles devaient avoir lieu - interviendraient entre 8 heures et 13 heures et entre 18 heures et 20 heures. Ce sera l'hiver et le jour se lève tard. Le gouvernement ne veut pas d'écoles ouvertes sans lumière, sans chauffage et sans dispositif d'alarme, ce qui mettrait le personnel enseignant dans une situation intenable.
Des infrastructures protégées
Le risque de coupures concerne 60% de la population, indique le gouvernement. Les seuls, qui dans cette situation critique, seraient épargnés sont ceux qui bénéficient du voisinage d'une infrastructure protégée : un site sensible, un hôpital, un commissariat, une gendarmerie, une caserne de pompiers. "Évidemment quand on dresse la carte ne serait-ce que des hôpitaux parisiens, nous explique-t-on, couper des lignes électriques est un casse-tête qu’on ne sait pas résoudre."
Un maximum de secteurs délestables à Paris et en petite couronne ont toutefois été identifiés pour que l'Île-de-France contribue à l'effort. Les coupures ne concerneront jamais toute une région ou tout un département mais des zones plus petites. Pour savoir si on est concerné l'information sera disponible sur le site d'Ecowatt en deux temps : à 15 heures, on saura quel département est concerné, et à 17 heures, on pourra renseigner son adresse pour savoir si l'on est concerné. Précisons que la Corse échappe au risque car elle ne dépend pas de l'approvisionnement du continent.
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