Nouveaux dérapages de coûts et de calendrier pour les réacteurs EPR anglais d'EDF à la centrale d'Hinkley Point C

La mise en service du premier EPR au sein de la centrale nucléaire située en Angleterre est désormais repoussée d'au moins deux ans, voire quatre ans, a annoncé EDF mardi soir.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des équipes d'ingénieurs utilisant la plus grande grue au monde, Big Carl, pour soulever un dôme en acier de 245 tonnes sur le premier bâtiment réacteur, à la centrale nucléaire de Hinkley Point C, près de Bridgwater, dans le sud-ouest de l'Angleterre, le 15 décembre 2023. (EDF ENGERY / AFP)

De nouveaux revers pour les EPR, fleuron du nucléaire à la française. Le chantier du premier réacteur de nouvelle génération de la centrale d'Hinkley Point C, en Angleterre, devrait connaître entre 2 et 4 ans de retard et un quasi doublement de la facture initiale. La mise en service du premier EPR d'Hinkley Point C est désormais repoussée d'au moins 2 ans, voire 4 ans, soit au mieux en "2029", voire "2030" ou "2031", a annoncé, mardi 23 janvier, le constructeur EDF.

Situé dans le Somerset au sud-ouest de l'Angleterre, le chantier d'Hinkley Point C, largement porté par le groupe français, n'en est pas à ses premiers dérapages. D'abord prévu fin 2025, le démarrage du premier réacteur avait déjà été repoussé à juin 2027, avec une prévision de risque de retard de 15 mois. Le retard sera finalement de 24 mois, dans le meilleur des cas.

Deux scénarios prévus, favorable et défavorable

L'électricien français précise avoir revu à la hausse la durée des travaux de montage électro-mécanique (câbles et tuyaux) au moment où cette phase commence juste. Prévue pour durer 28 mois, cette étape en prendra finalement 52, ce qui ajoute ainsi deux ans à la durée totale du projet. Selon les scénarios, favorable ou central - le plus probable selon EDF - sur la réalisation de ce plan de montage, le réacteur pourrait ainsi démarrer soit en 2029 soit en 2030. Mais "compte tenu de la complexité du projet" EDF a aussi prévu "un scénario défavorable" qui "pourrait conduire à un démarrage de la production d'électricité de l'Unité 1 en 2031", a-t-il précisé dans un communiqué.

Plus long donc plus cher : le projet voit son coût désormais "évalué dans une fourchette entre 31 et 34 milliards de livres en valeur 2015", a annoncé l'énergéticien, précisant que les coûts en valeur 2023 sont en cours d'estimation. Cela représente un surcoût de 6 à 8 milliards de livres (7 à 9,3 milliards d'euros) par rapport à la dernière révision qui remonte à 2022. EDF avait alors réévalué le projet à 25-26 milliards en livres 2015, contre 18 milliards estimés au début du projet en 2016. En outre, avec l'inflation, les coûts d'Hinkley Point pourraient encore gonfler, et EDF pourrait avoir à les supporter seul, faute de participation de son partenaire chinois CGN à des coûts supplémentaires.

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