Amazon, enseigne préférée des Français ? Trois réalités qui vous feront (peut-être) changer d'avis
Le groupe américain, leader mondial de la vente en ligne, est redevenu l'enseigne préférée des Français, après avoir été détrôné par Picard. Mais êtes-vous sûr de bien le connaître ?
Détrôné par Picard en 2014, Amazon a repris la tête du classement. Le site internet est l'enseigne préférée des Français, selon l'enquête du cabinet de conseil OC&C, développée par Les Echos. Avec ses 4,5 millions de colis envoyés chaque jour, ses tarifs très bas et son smiley en guise de logo, Amazon a de quoi séduire ses clients. Mais l'enseigne a aussi une face cachée, qui pourrait bien vous faire réviser votre jugement...
1 Un groupe fâché avec le droit du travail
Depuis plusieurs années, les enquêtes journalistiques sur Amazon se suivent et se ressemblent. Qu'il s'agisse des conditions de travail jugées trop rudes lors du rush de Noël, de la personnalité tyrannique de son patron, Jeff Bezos, ou plus généralement du management de l'entreprise, les critiques émanant des salariés sont légion.
Fin août, une enquête du New York Times a enfoncé un peu plus le clou. D'anciens employés, cadres y compris, dénoncent un système impitoyable, où les êtres humains sont davantage perçus comme des robots. Turnover incessant, logiciel pour espionner ses collègues, licenciements pour cause de fausse couche... Les exemples sont terrifiants.
Amazon, qui se vante d'être une entreprise à la pointe de la technologie (elle envisage ainsi de livrer des colis par drone), a une conception du travail assez souple, si ce n'est plus. Profitant du mouvement global d'ubérisation de l'économie, elle développe aux Etats-Unis le service Flex : recruter des livreurs "pigistes" pour quelques heures, selon les besoins de l'entreprise. L'acheteur est le grand gagnant, car il peut être livré dans l'heure. L'employé de passage, qui devra avoir un ou deux autres emplois complémentaires pour boucler les fins de mois, doit, lui, payer son essence et ne bénéficie d'aucune protection légale.
2 Une entreprise qui paie le moins d'impôts possible
Comme les géants du web américains, tels que Google, Apple et Facebook, Amazon ne semble pas pressé de s'acquitter de ses impôts en France. Les impôts versés hors des Etats-Unis n'ont représenté en 2014 qu'une charge de 24 millions de dollars, sur un chiffre d'affaires mondial de 33,5 milliards de dollars, observe BFM Business. Après des années à payer des cacahouètes à l'Etat français, le groupe de livraison a promis, en mai 2015, de déclarer son chiffre d'affaires dans le pays où celui est effectivement réalisé, et non plus au Luxembourg. Une promesse de Gascon ? Selon la chaîne d'information, cet engagement est fantoche.
"La fiscalité américaine exonère d'impôt les bénéfices réalisés à l'étranger mais non rapatriés aux Etats-Unis. Amazon se garde donc bien de les rapatrier, et préfère faire dormir ces profits offshore", comme à Gilbraltar, développe le site. Ce montage ultra sophistiqué "permet de ne payer quasiment aucun impôt sur les activités réalisées hors des Etats-Unis, que ce soit dans le pays de consommation (comme la France), dans le pays de facturation (le Luxembourg), ou aux Etats-Unis". Magie !
3 Un site qui ne vend pas certains produits de ses concurrents
Amazon n'est plus seulement un site de vente de livres ou de CD. En se diversifiant, le groupe empiète sur des marchés et est confronté à un dilemme : doit-il vendre des produits de concurrents qui pourraient lui faire perdre des parts de marché ? Pour s'assurer que sa télévision Fire TV connaisse un grand succès, Amazon a tout bonnement décidé de ne plus vendre d'Apple TV, de Chromecast Google ou de Nexus Player. Cette suppression doit entrer en vigueur le 29 octobre prochain. On a connu plus fair-play...
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