Congés menstruel : "Ça ouvre la voie aux femmes atteintes d'endométrioses, mais d'autres pathologies pourraient s'en inspirer", juge l'association Endofrance
L'annonce faite par Carrefour, dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, d'accorder à ses salariées des journées d'absence financées par l'entreprise aux femmes souffrant d'endométriose "ouvre la voie non seulement [aux femmes] atteintes d'endométriose, mais il y a aussi d'autres pathologies qui pourraient s'en inspirer", réagit mercredi 19 avril sur franceinfo Yasmine Candau, présidente d’Endofrance, association française de lutte contre l’endométriose.
Pour Yasmine Candau, la décision prise par Carrefour permet "de sensibiliser dans l'entreprise à l'endométriose, ses conséquences et à son impact sur le quotidien professionnel". Elle regrette cela dit que cette absence autorisée et financée par l'enseigne de grande distribution ne concerne que les femmes "atteintes d'endométrioses et porteuses d'une reconnaissance de la qualité de travailleurs handicapés".
"Quand on est diagnostiquée, soignée ou prise en charge, les crises sont là, les difficultés sont là, les rendez-vous médicaux sont là et c'est là aussi où au lieu de poser un jour de congé ou une journée d'arrêt de travail, on va pouvoir bénéficier de ce congé."
Yasmine Candau, présidente d’Endofranceà franceinfo
Le début d'une "prise de conscience"
"C'est déjà un pas important, parce que ça veut dire qu'on prend conscience que la travailleuse n'est pas seulement une personne au travail, mais c'est aussi une femme qui a des maladies et des douleurs", se réjouit la présidente d'Endofrance. Yasmine Candau salue également la mise en place du congé menstruel dans plusieurs PME françaises, cette fois pour toutes les femmes qui ont des règles douloureuses. "Une prise de conscience s'opère", réagit-elle. Yasmine Candau considère que les congés menstruels, sans carence, peuvent "éviter de pénaliser les femmes dans leurs carrières professionnelles".
Avec son association, elle mène donc des campagnes de sensibilisation auprès de salariés et de managers "de grands groupes comme Lacoste, Promod, Alliance, Decathlon". Yasmine Candau reconnaît cela dit que "dans certains secteurs, c'est beaucoup plus compliqué, notamment quand il s'agit d'usines de production".
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