Malgré un accroc, Air France refuse de revoir son plan d'économies
PARIS - Contrairement au personnel au sol, les principaux syndicats d'hôtesses et stewards d'Air France ont rejeté jeudi 26 juillet le plan de la compagnie, qui refuse de rouvrir les négociations.
Les principaux syndicats d'hôtesses et stewards d'Air France ont rejeté jeudi 26 juillet le plan d'économies de la compagnie déficitaire. C'est le premier accroc au processus mené depuis début janvier par son PDG Alexandre de Juniac, qui prévoit 5 122 suppressions de postes afin de réduire de 20% les coûts de la compagnie d'ici fin 2014.
Consultés lors d'un référendum par les trois syndicats représentatifs des hôtesses et stewards, les adhérents de l'UNSA-PNC et du SN-PNC ont rejeté le plan à 95,6% et 80,8% des voix jeudi. Ceux de l'UNAC l'ont approuvé à 54,8%. Même s'il est le premier syndicat des hôtesses et stewards, l'UNAC n'atteint pas le seuil de 30% des voix nécessaires à l'adoption du plan.
Déjà accepté par le personnel au sol, qui représente la grande majorité des effectifs d'Air France, le plan "Transform 2015" sera mis en oeuvre à la rentrée, suivant le calendrier prévu, a fait savoir Air France dans un communiqué.
La direction refuse de céder
"Les contreparties prévues dans l'accord initial, notamment en matière d'emploi et de pouvoir d'achat jusqu'à la fin décembre 2014, ne seront plus assurées", prévient la compagnie. L'accord actuel des personnels navigants commerciaux - qui sont près de 15 000 sur un total de 49 301 salariés sous contrat français - court jusqu'en mars 2013. Les sureffectifs dans cette catégorie de personnels sont estimés à 904 personnes.
"Nous allons demander une réouverture des négociations", a déclaré Jean-Marc Quattrochi, délégué général de l'UNAC d'Air France, qui était favorable au plan. "On ne peut pas se permettre de rester sans accord."
A l'issue d'une audition à l'Assemblée nationale, Alexandre de Juniac a cependant dit mardi à des journalistes qu'il était hors de question de revenir à la table des négociations avec les personnels navigants commerciaux en cas de rejet du plan, par souci d'équité vis-à-vis des autres catégories de personnel.
La position des pilotes connue mi-août
Du côté des pilotes, le résultat du référendum en cours sur le plan ne sera connu qu'à la mi-août. La direction d'Air France a proposé à une soixantaine de pilotes volontaires d'aller travailler pendant trois ans dans sa filiale "low cost" Transavia France, promise à une montée en puissance. Ils percevront pour cela une prime dont le montant sera directement corrélé à leur niveau de rémunération, a précisé un porte-parole d'Air France. "Par souci d'équité, un dispositif d'incitation similaire a été proposé aux syndicats de PNC, qui l'ont refusé", a-t-il dit.
La compagnie Air France, à laquelle sont largement imputables les pertes du groupe Air France-KLM, prépare un plan de restructuration censé permettre au groupe d'économiser deux milliards d'euros en deux ans et demi afin de réduire sa dette d'autant.
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