Nouveau gouvernement : le Medef fait sa rentrée et souligne que "l'incertitude politique ne donne pas le niveau de confiance suffisant" aux patrons

Le syndicat patronal ouvre lundi son université d'été à Paris. L'occasion de redire son souhait de "visibilité" et de "stabilité" dans la période d'incertitude politique.
Article rédigé par Camille Marigaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Patrick Martin, président du Medef, le 20 juin 2024. Illustration. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Les patrons, eux aussi, attendent un nom pour Matignon, alors que les concertations se poursuivent lundi 26 août entre Emmanuel Macron et les responsables de partis et groupes parlementaires, en vue de former un nouveau gouvernement. Le Medef ouvre le même jour son université d'été, nommée La Rencontre des Entrepreneurs de France, à l'hippodrome Paris Longchamp. 

Passés l'été et la parenthèse des Jeux olympiques, la situation politique est scrutée de près par les milieux d'affaires. Ce qu'attendent les chefs d'entreprise tient en deux mots : "visibilité" et surtout "stabilité".

La société de Béatrice Lamourette, qui édite des logiciels d'achat pour d'autres entreprises, en est un bon exemple. Elle constate que son carnet de commandes se remplit moins vite que d'habitude : "Là, typiquement, on a un client pour lequel on a eu l'accord de principe en février, mais je pense que la contractualisation ne va pas se faire avant la fin de l'année..." Conséquence : "pas de facturation" et donc "pas de revenus", "ce qui est complètement aberrant" selon la cheffe d'entreprise.

Manque de confiance

Des clients et Béatrice Lamourette elle-même lèvent le stylo, prudents après trois ans d'inflation et de hausse des prix de l'énergie, et après presque trois mois sans gouvernement. "L'incertitude politique ne donne pas le niveau de confiance suffisant pour continuer d'investir, reprend-elle. C'est vrai qu'on hésite."

"Je pensais en 2025 embaucher au moins deux personnes mais finalement si j'en embauche une, ce sera déjà très bien."

Béatrice Lamourette, cheffe d'entreprise

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Pourtant, les signes positifs sont là, glisse un cadre du Medef : le chômage est stable, la réindustrialisation se poursuit... Le mieux aux yeux du syndicat patronal serait donc, certes, un exécutif, mais qui en ferait le moins possible. "On a eu, bon an mal an, sept ans voire presque dix ans de politique de l'offre, parce que ça avait commencé avec François Hollande. Ça a plutôt bien marché pour les Français, ils ont eu du boulot, il y a eu du partage, de la valeur... Ce qui peut inquiéter un chef d'entreprise, c'est de remettre en cause cela", explique Dominique Carlac'h, membre du bureau exécutif du Medef.

Qui dit gouvernement dit aussi budget pour 2025, et donc de la visibilité aussi pour l'Europe et les marchés.

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