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Sexe, dérapages et argent douteux : la chute de Dov Charney, le sulfureux ex-PDG d'American Apparel

Le cofondateur et président de la marque a été débarqué par le conseil d'administration. En cause, des comportements plus que douteux... 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dov Charney, cofondateur d'American Apparel, a été débarqué, le 18 juin 2014. (DAN TUFFS / SIPA)

Ses frasques répétées ont fini par lasser. Le groupe de prêt-à-porter American Apparel, connu pour ses publicités très évocatrices, a décidé de se débarrasser de son célèbre fondateur Dov Charney. C'est ce qu'elle a annoncé dans un communiqué (en anglais) diffusé mercredi 18 juin.

American Apparel a ainsi évoqué "l'enquête en cours" concernant "la conduite" inappropriée de Dov Charney pour motiver son choix de s'en séparer. Comprendre : les multiples accusations de harcèlement sexuel le visant, qui ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête. 

Harcèlement sexuel et fellation en plein direct

Le Canadien de 45 ans, rappelle le Time (en anglais), est notamment accusé d'avoir abusé d'une employée, faisant d'elle son "esclave sexuel" afin qu'elle conserve son travail. Irene Morales, alors âgée de 17 ans au moment des faits, l'accuse de l'avoir forcée à pratiquer des fellations. 

D'autres plaintes, d'anciennes employées et de mannequins, ont été depuis déposées à son encontre. Au total, Dov Charney est visé par neuf plaintes concernant des faits de harcèlement sexuel au sein de l'entreprise. Certaines auraient été forcées de poser nues pour des photographies, précise Reuters. 

L'intéressé ne se cache pas vraiment son comportement très douteux. En 2004, il avoue sans ciller à une journaliste être "un mec sale". Démonstration à l'appui : la journaliste en question assiste, en pleine interview et en direct, à une fellation prodiguée par une des employées de Dov Charney. "Disons que l'employée l'a aidé à 'faire le show' pour moi", raconte pudiquement la journaliste, citée par Les Inrocks

"Ma plus grande faiblesse, c'est moi-même"

Ses employés ont aussi pu l'admirer en sous-vêtements lors de réunions au sein de l'entreprise, voire simplement vêtu d'une chaussette, raconte le Guardian (en anglais). Une vidéo, que s'est procurée Gawker (en anglais), le montre carrément en train de se déhancher dans le plu simple appareil dans les bureaux de l'entreprise, devant une employée visiblement très mal à l'aise..."Ma plus grande faiblesse, c'est moi-même", reconnaissait Dov Charney en janvier.

Ses frasques ne se limitent pas aux choses du sexe. Le cofondateur d'American Apparel est également accusé d'avoir tenu des propos homophobes ou encore d'avoir tenté d'étrangler le responsable d'un magasin du groupe à Malibu, tout en le traitant de "juif"

Détournement de fonds et favoritisme ?

Et son comportement déplacé semble aussi s'être invité dans les finances de l'entreprise. Reuters révèle ainsi que Dov Charney a violé la politique de la marque et détourné des fonds de l'entreprise à des fins personnelles. L'agence s'appuie sur une enquête interne. 

Selon une source proche du dossier, le document montre que le cofondateur du groupe a utilisé l'argent de la société pour "réserver des billets d'avion pour ses parents". Dov Charney a aussi joué de son statut pour "trouver des appartements meublés à des proches" et payer son père architecte. Ce dernier aurait reçu plus de 200 000 dollars (175 000 euros) en frais de consultation.

Des informations qui font tache, alors qu'American Apparel traverse une crise financière importante. Ses pertes ont atteint plus de 106 millions de dollars en 2013.

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