: Vidéo Complément d'enquête. "Direct Matin", l'outil d'autopromotion de Vincent Bolloré

Quand le chef d'entreprise Vincent Bolloré se lance dans l'aventure des journaux gratuits, en 2006, il vient l'annoncer "chez lui", sur Direct 8. Direct Soir sera "le premier gratuit du soir". En 2007, c'est au tour de Direct Matin. Une ancienne de cette rédaction va commenter la centaine d'articles réunis par Tristan Waldeckx pour "Complément d'enquête". Extrait.

Des titres d'actualité où il est surtout question des activités du groupe Bolloré : "Autolib fête un an de succès", "Autolib séduit les Parisiens", "A la maternité grâce à Autolib"... "C'est drôle, en fait !" Rétrospectivement, Valérie Zoydo s'amuse de tous ces "papiers" à la gloire de la voiture électrique lancée par Vincent Bolloré. "C'est vrai qu'il a ce côté vraiment décomplexé : 'je publie ce que je veux, et je vous emmerde'." 

"Soigner" la RATP… ou les chefs d'Etat africains

Pour soigner les partenaires de Bolloré, comme la RATP, il fallait sortir des articles… même quand il n'y avait aucune actualité. Le cauchemar du chef du service Ile-de-France, qui s'exclamait : "Mais je sais plus quoi raconter, moi, sur la RATP !" 

Autres clients des médias Bolloré, les chefs d'Etat africains. Une hagiographie du Camerounais Paul Biya a été corrigée en direct depuis la tour Bolloré. Son auteure raconte par téléphone à Tristan Waldeckx comment elle a enlevé le passage sur les droits de l'homme. "Bolloré, il ne se rêve pas en homme de presse, explique-t-elle. Ce n'est pas une fin en soi, les médias. C'est un outil pour faire ses affaires."

Extrait de "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?", un document de "Complément d'enquête".