Fiat serait plus rentable sans ses usines italiennes, a affirmé Sergio Marchionne, administrateur du groupe
"Si on enlevait la partie italienne des résultats, Fiat ferait davantage", a-t-il précisé mettant en cause la rentabilité des usines italiennes de Fiat qui emploient 80.000 personnes.
S.Marchionne a souligné que les 6.100 salariés de Fiat en Pologne produisaient le même nombre de voitures que les 22.000 salariés de la branche automobile en Italie.
A travers ces déclarations, Sergio Marchionne met une nouvelle fois la pression sur les syndicats pour qu'ils acceptent plus de flexibilité dans les usines italiennes afin de les rendre plus compétitives.
Ces propos ont suscité une levée de boucliers dans le pays où Fiat est le premier employeur privé avec plus de 80.000 salariés. "La vérité, c'est que Marchionne voudrait s'en aller d'Italie", a déclaré Guglielmo Epifani, le secrétaire général du syndicat CGIL tandis que Giorgio Cremaschi, responsable de la Fiom, branche métallurgie de la CGIL très opposée aux projets de Sergio Marchionne, a dénoncé "fausseté et bassesse". Même les syndicats modérés les mieux disposés à l'égard du patron ont fait part de leurs critiques. "Marchionne doit éviter de continuer à humilier les salariés et les syndicats" et "clarifier une fois pour toute la réelle intention de Fiat" en Italie, a déclaré Rocco Palombella, de l'Uilm.
Le ministre de la Simplification, Roberto Calderoli (Ligue du Nord), a appelé Fiat à ne pas oublier que le gouvernement l'avait soutenu durant la crise en mettant en place des primes à la casse. Le patronat a en revanche soutenu le patron de la Fiat, qui use d'un ton un peu provocateur mais pour dire des "choses dramatiquement vraies", selon Alberto Bombassei, vice-président de la Confindustria.
Alors que Fiat s'est fixé pour objectif de devenir l'un des plus grands constructeurs mondiaux d'ici 2014 avec son partenaire américain Chrysler, Sergio Marchionne estime que le temps presse pour rendre les usines italiennes compétitives. Il veut parvenir à un accord d'ici la fin de l'année sur le modèle de celui de Pomigliano (sud), où Fiat a décidé de rapatrier de Pologne la production de la Panda en échange d'un durcissement des conditions de travail.
Sans ces concessions, Fiat ne lancera pas les 20 milliards d'euros d'investissements prévus dans le pays d'ici 2014 et produira les nouveaux modèles ailleurs. Le groupe n'avait pas hésité cet été à annoncer la production en Serbie d'un modèle qui aurait dû être assemblé à Turin. Sergio Marchionne a en revanche promis que si les syndicats acceptaient ses conditions, il augmenterait les salaires.
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