Désintox. Non, il n'y a pas de « fraude sociale » ni d'incohérences dans le RNIPP de l'INSEE

Les deux parlementaires Nathalie Goulet et Carole Grandjean ont-elles mis en lumière une fraude sociale potentiellement massive ? 

Missionnées en mai, la sénatrice et la députée ont rendu mardi des premières conclusions, et dénoncé des incohérences dans le Répertoire national d’identification des personnes physiques (le RNIPP) de l’Insee, qui permet de certifier l’identité d’une personne, notamment pour les organismes de Sécurité sociale.

Plus de 110 millions de noms figurent dans ce répertoire créé en 1945. Parmi ces personnes, 84,2 millions sont « réputées en vie ». Soit 17 millions de plus que le nombre d’habitants recensés, s'étonnent les parlementaires. Ces chiffres ont été largement repris dans les médias. Sur le site de France 2, un reportage était titré de manière alarmiste : «Fraude sociale : pour l’administration, nous sommes 84 millions d’habitants». Une aberration aux conséquences coûteuses, ajoutait le sous titre. 

Sauf qu'en réalité il n'y pas d'incohérence, mais une mauvaise compréhension des données de l'INSEE. Le répertoire n'a rien à voir avec un registre de population. Il comporte les personnes nées en France, et celles nées à l’étranger qui ont vécu en France à un moment de leur vie, quel que soit leur lieu de résidence. Ainsi, toute personne ayant été immatriculée et ayant quitté la France figure encore dans ce répertoire. Ce sera le cas pour un étudiant étranger ayant fait ses études en France il y a 5 ans et étant reparti, comme pour une personne née en France et expatriée depuis quelques années. 

Il est donc logique qu'il y ait plus de numéros que d'habitants.

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