"Panama papers" : la Société Générale dans l'œil du cyclone
La grande banque française aurait gardé des comptes actifs pour ses clients dans les paradis fiscaux. Des sénateurs accusent son PDG, Frédéric Oudéa, d'avoir menti sous serment.
Frédéric Oudéa est dans la tourmente. Le patron de la Société Générale est accusé par certains sénateurs de ne pas avoir dit toute la vérité lors de son audition en avril 2012, à la commission d'enquête du Sénat. Le patron, entendu sur l'évasion fiscale, avait affirmé sous serment : "La Société Générale a fermé ses implantations dans les pays qui figuraient (...) sur les listes des États non coopératifs, c'est-à-dire en pratique, pour nous, à Panama."
Frédéric Oudéa doit-il démissionner ?
Pourtant, selon les révélations des "Panama papers", la banque aurait conservé une centaine de sociétés offshore à Panama, et ce jusqu'en 2015. Frédéric Oudéa doit-il quitter son poste ? C'est en tout cas ce que réclament certains, comme Jean-Luc Mélenchon. "Je demande que cette banque soit mise sous tutelle et que ses responsables (...) soient poursuivis par la justice et punis", assure le dirigeant du Parti de gauche. La Société Générale se défend de tout mensonge : "Les structures auxquelles il est fait référence dans les médias ne sont pas détenues par la Société Générale, mais par ses clients", a-t-elle affirmé dans un communiqué. Mais selon les syndicats du groupe, ces révélations entament la crédibilité du groupe. À Bercy, Michel Sapin a commandité une enquête de ses services sur les pratiques de la banque. Si l'accusation de faux témoignage est prouvée, Frédéric Oudéa risque jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.
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