Quatre questions sur les "Panama Papers"
Plus de 11 millions de documents provenant d'un cabinet d'avocats panaméen, Mossack Fonseca, ont fuité et ont été analysés par une centaine de médias du monde entier. Ils révèlent que des chefs d'Etat, des hommes d'affaires et des célébrités ont caché leurs avoirs dans des paradis fiscaux.
C'est un dossier d'une ampleur inédite. Dimanche 3 avril, a été révélée l'affaire des "Panama Papers". Elle s'appuie sur la plus grande fuite de données de l'histoire : 11,5 millions de fichiers sont sortis d'un grand cabinet d'avocats au Panama, Mossack Fonseca. Et, parmi les noms dévoilés, on trouve des Français, de grands noms du sport et des dirigeants étrangers. Francetv info revient sur ces révélations fracassantes.
1D'où viennent les documents ?
Le Panama, un pays neuf fois plus petit que la France et qui compte 3,6 millions d'habitants, est ce que l'on appelle communément un paradis fiscal. Sur ce territoire, on trouve le cabinet d'avocats Mossack Fonseca. Comme l'explique Le Monde, c'est "l’un des leaders mondiaux de la domiciliation de sociétés offshore".
Quelque 11,5 millions de fichiers issus des archives de ce cabinet ont été révélés. La base de données a été remise par "un lanceur d’alerte anonyme au journal allemand Süddeutsche Zeitung", détaille Le Monde.
2Que contiennent-ils ?
Les millions de fichiers récupérés révèlent des informations sur "presque chacune des 214 488 structures offshore créées ou administrées par Mossack Fonseca au cours de ses quarante années d’existence", écrit Le Monde. Le journal précise que, dans cette mine d'informations, il y a des registres, des documents officiels, des passeports, des contrats et des correspondances internes.
En clair, on y trouve de quoi établir l'identité des propriétaires des activités de ces sociétés. Une percée impensable dans cet univers opaque, justement organisé pour cacher les identités des véritables bénéficiaires.
3Qui a travaillé dessus ?
Au total, 107 rédactions de 77 pays ont eu accès aux fuites. En France, ce sont celles de "Cash Investigation", de France 2, et du quotidien Le Monde. Ainsi, pendant un an, 380 journalistes coordonnés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont enquêté sur ces données dans le plus grand secret.
4Qui sont les personnes mises en cause ?
Parmi les bénéficiaires de ces sociétés offshore, on trouve des personnalités comme l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, Michel Platini, le footballeur star du FC Barcelone Lionel Messi, mais aussi le Premier ministre en exercice d'Islande ainsi que celui du Pakistan. Ou encore Serguei Roldugin, l'homme de confiance de Vladimir Poutine et parrain de sa fille.
"Ce n'est pas illégal d'avoir une société offshore, mais quand on choisit d'en avoir une, c'est qu'on a quelque chose à cacher", a résumé sur i-Télé le journaliste Benoît Bringer, de "Cash Investigation". "On se demande à chaque fois pourquoi ces personnalités ont voulu se dissimuler derrière une société offshore. C'est bizarre, la plupart des gens qu'on a interrogés n'ont pas voulu nous répondre", a déclaré Elise Lucet, présentatrice de l'émission, sur RTL, lundi matin.
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