Gaz de schiste : un rapport sur un procédé moins polluant enterré ?
L’extraction des gaz et huiles de schiste à l’aide de la fracturation hydraulique a été décriée en France au point que François Hollande a fermé la porte à l’exploration et à l’exploitation en 2013. Auparavant, en 2011, la loi Jacob avait banni cette technique. Une information avancée par Le Figaro pourrait relancer le débat technique et politique en révélant l'existence d'un moyen alternatif, mais écarté.
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Une commande de Bercy
Lors de son arrivée au gouvernement en 2012, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s’intéresse au gaz de schiste. Afin de vérifier s’il peut être un levier de croissance, le ministre commande une étude sur l’exploration des techniques d’exploitation en dehors de la fracturation hydraulique, jugée polluante. Selon le Figaro, le rapport bouclé en 2014 et prometteur d’emplois aurait été purement et simplement enterré. Le procédé retenu dans l’étude menée par des experts de Bercy aboutirait à l’utilisation du fluoropropane avec une expérimentation possible à programmer en Ile-de-France et dans le Sud-est. Il est préconisé de tester la technique par des micros forages.
Y a-t-il matière à reprendre les discussions ? La ministre de l'Environnement, Ségolène Royal n'en a pas l'intention.
Réponse au Figaro : rien à cacher. Les gaz de schiste ne sont plus d'actualité. Faisons la #transition énergétique. Investissons ENR .
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) April 6, 2015
Un procédé connu aux Etats-Unis
Le fluoropropane est un gaz fabriqué à partir du propane qui est modifié par l’introduction d’atomes de fluor. Le produit non-inflammable est utilisé par exemple dans les extincteurs. La société américaine qui promet cette technique a été auditionnée en France en 2013 par la commission d’enquête parlementaire chargée d’étudier les alternatives à la fracturation hydraulique.
Les députés et les sénateurs avaient alors écarté le recours au fluoropropane pour plusieurs raisons. Son coût élevé avait été mis en avant ainsi que le manque de retour d’expérience sur les effets de son utilisation. Le procédé a donc été empilé dans le carton des autres techniques écartées, du propane à l’arc électrique en passant par l’air comprimé. Les parlementaires avaient conclu sur une alternative unique, la fracturation hydraulique et propre, qui reste à inventer...
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