Accueil des urgences fermées en Dordogne : "Ce n'est pas la situation habituelle mais peut-être la situation de l'avenir", réagit l'ARS Nouvelle-Aquitaine
Quatre députés et sénateurs de gauche de Dordogne signent une tribune pour dénoncer la fermeture de l'accueil des urgences des trois hôpitaux du département – Périgueux, Bergerac et Sarlat – pendant la période des fêtes.
"Ce n'est pas la situation habituelle mais c'est peut-être la situation de l'avenir", réagit dimanche 25 décembre sur franceinfo Atika Rida-Chafi, secrétaire générale adjointe de l'Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine. Dans une tribune publiée le 24 décembre, quatre députés et sénateurs de gauche de Dordogne signent une tribune pour dénoncer "la situation intenable des urgences".
Ces élus s’insurgent contre la fermeture de l'accueil des urgences des trois hôpitaux du département – Périgueux, Bergerac et Sarlat – pendant la période des fêtes. Il faut d'abord appeler le 15. Atika Rida-Chafi n'est "pas sûre qu'il faille qualifier ça de mode dégradé" et assure que les habitants qui ont besoin de soins urgents seront pris en charge.
franceinfo : Trouvons-nous portes closes si on se rend aux urgences en Dordogne, ce dimanche soir par exemple ?
Atika Rida-Chafi : Absolument pas. C’est vraiment une vérité à rétablir. Il n'y a pas de fermeture des urgences en Dordogne. En fait, ce qui est demandé – et cela fonctionne plutôt bien au vu des chiffres – c'est de contacter le 15 avant toute demande de soins urgents. Je dis que ça fonctionne bien parce que c'est le département qui accuse l'évolution la plus importante en termes de volume d'appels. Le nombre d’appel à la régulation médicale (le Samu) a augmenté de 55%. C’est une très, très bonne chose.
Donc, il faut absolument appeler le 15 avant de se rendre aux urgences ?
Il faut appeler le 15, il faut faire un bon usage du 15, il faut faire un bon usage de nos ressources de santé sur le territoire. Je me permets d'indiquer que tout ce qui est mis en place en ce moment vise à répondre aux besoins de santé urgents de la population, mais aussi à préserver l'organisation mise en place par les établissements de santé qui sont très mobilisés.
Imaginons : quelqu'un qui n'est pas au courant qu'il faille appeler le 15 avant de se rendre aux urgences. Cette personne se rend donc à l'hôpital. Est-elle quand même accueillie ?
Oui, il y a des systèmes d'admissions un peu dérogatoires. Personne ne va contrecarrer cette obligation d'aide médicale d'urgence. Le principe est là. En même temps, aujourd'hui, les gens ont bien compris que l'appel au centre 15 est un préalable pour être correctement pris en charge sur le territoire de la Dordogne.
Mais les hôpitaux fonctionnent tout de même en mode dégradé.
Je ne suis pas sûre qu'il faille qualifier ça de mode dégradé. Ce n'est pas la situation habituelle, mais c'est peut-être la situation de l'avenir. La régulation, c'est un principe : soit vous êtes en demande de soins non urgents et vous avez accès à une offre en semaine et aux heures d'ouverture des cabinets de ville ; soit ça n'est pas le cas et ce sont les urgences et donc l'aide médicale d'urgence.
Mais est-ce que vous ne craignez pas une situation encore plus compliquée dans les jours à venir dans les hôpitaux ? On sait aussi que la période des fêtes, c'est l'une des rares périodes où les médecins généralistes et libéraux prennent leurs vacances.
Vous avez raison, nous avons deux messages. Le premier message consiste à nous dire collectivement que les professionnels de santé de l'hôpital ont aussi besoin de prendre de se reposer. Donc, il est tout à fait normal qu'on propose, pendant cette période de vacances, un mode de prise en charge ajusté aux plannings qui sont forcément un peu réduits par rapport aux congés des professionnels. Par ailleurs, il vraiment important de se dire que ce recours au centre 15 est important pour une éventuelle admission aux urgences dans nos hôpitaux périgourdins.
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