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Hôpital : "Les centres 15 sont sursollicités" et "les services d'urgences complètement engorgés", alerte le président de Samu-Urgences de France

Face à la triple épidémie, Covid-19, grippe et bronchiolite, les services d'urgences sont saturés dans les hôpitaux, notamment à cause des fermetures de lits qui ralentissent la prise en charge des patients.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'accueil des urg (Lucie Thuillet / RADIO FRANCE)

"Les centres 15 sont sursollicités comme ils ne l'ont jamais été", alerte Marc Noizet, président du syndicat Samu-Urgences de France, vendredi 23 décembre sur franceinfo, alors que la France fait face notamment à une triple épidémie : Covid-19, grippe et bronchiolite.

Dans ces centres, "nous avons constaté il y a deux semaines, plus 20% d'activité par rapport à 2021, où nous estimions que c'était déjà le summum, et la semaine dernière, plus 55 % d'activité", explique-t-il.

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"Les hôpitaux sont saturés comme tous les ans en fin d'année, mais la différence, cette année, c'est que nous avons fermé 15 à 20% de nos lits" à cause de "problématiques de démographie médicale dans le monde hospitalier". Par conséquent, "les services d'urgences n'arrivent plus à se vider, parce qu'il n'y a pas de places d'hospitalisation" et "sont complètement engorgés par ces fameux patients brancards qui sont en attente pendant un, deux ou trois jours dans nos couloirs d'un lit d'hospitalisation".

Elisabeth Borne a "refusé" le déclenchement d'un plan blanc national 

"Nous ne pouvons pas jouer avec ça", alerte l'urgentiste. "Tous ces patients qui attendent sur des brancards ont une morbidité, c'est-à-dire une complication de leur maladie, et une mortalité qui a augmenté", souligne-t-il. "Depuis début décembre, nous mesurons les 'morts inattendues' dans les services d'urgence", indique-t-il, et "on estime que 17 patients n'auraient pas dû mourir".

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Jeudi soir, le ministre de la Santé, François Braun, a reconnu "une saturation" dans les hôpitaux. Il a aussi affirmé que le gouvernement va "prendre à bras de le corps le système de santé pour le réformer". "Des paroles rassurantes" dont "les professionnels ont besoin", pour Marc Noizet, qui le "remercie". Mais ça ne suffit pas.

"Nous avons demandé le déclenchement d'un plan blanc national, qui permet la mobilisation de moyens exceptionnels", mais "notre Première ministre a refusé, estimant que la situation sanitaire n'était pas suffisamment grave", déplore-t-il. Lui pense qu'elle l'est, et affirme qu'"il ne faut pas attendre d'être dans le mur pour réagir". "On est très inquiets de la semaine qui va arriver, parce qu'on voit bien les courbes épidémiques monter de manière très importante", souligne-t-il.

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