Urgences : après trois mois de grève, le gouvernement débloque 70 millions d'euros de mesures immédiates
Une large part de ce montant sera consacrée à la généralisation et à la revalorisation d'une prime "de risque" d'une centaine d'euros net par mois, versée dès juillet.
Après trois mois de mobilisation dans les services d'urgences, le gouvernement répond à une partie des revendications du personnel soignant. Alors que la ministre de la Santé Agnès Buzyn recevait, vendredi 14 juin, les représentants du secteur hospitalier, son ministère a annoncé le déblocage de 70 millions d'euros pour financer des mesures immédiates.
Une cinquantaine de participants avaient été conviés à cette première réunion de "mission nationale" pour refonder les urgences, selon les termes du ministère de la Santé. Les cinq principaux syndicats des hôpitaux publics (CGT, FO, CFDT, SUD, Unsa) étaient présents ainsi que le collectif Inter-urgences, les trois grandes fédérations d'établissements (FHF, FHP, Fehap), l'Ordre des médecins et celui des infirmiers. Un rapport sera "remis en novembre" sur le sujet, a indiqué vendredi sur BFMTV le député LREM Thomas Mesnier.
Franceinfo vous détaille la répartition du montant débloqué par le gouvernement.
Revalorisation de la prime individuelle de risque : 55 millions
Une large part de ce montant – 55 millions – sera consacrée à la généralisation et à la revalorisation de la prime individuelle de risque, à 118 euros bruts, dès le 1er juillet. Cette prime est versée à l'ensemble des professionnels des services d’urgence (hors médecins) et concerne au total "30 000 personnes", a précisé la ministre de la Santé.
Il s'agit de "prendre en compte" la "situation particulière" des personnels des urgences, qui font parfois face à "des patients violents" et à des "incivilités", a-t-elle indiqué devant la presse.
Une prime pour les infirmiers et aides-soignants et 15 millions pour les "services en tension"
Une prime de coopération de 100 euros brut mensuels sera en outre mise en place pour les infirmiers et aides-soignants à qui seront déléguées des tâches médicales.
A ces bonus s'ajoute une enveloppe de 15 millions d'euros censée permettre "aux services d'urgences en tension" de "renforcer leurs effectifs paramédicaux durant la période estivale et de maintenir ainsi un maximum de lits ouverts", selon un communiqué du ministère.
En parallèle, le plafonnement des heures supplémentaires sera rehaussé, à 20 heures par mois.
Des réactions mitigées chez les soignants
Les professionnels de santé sont mitigés après ces annonces. Patrick Bourdillon, de la CGT santé, a déclaré à l'AFP : "15 millions sur 600 services d'urgences, c'est une goutte d'eau dans un océan". Il déplore que la ministre se soit "refusée à un moratoire" sur les fermetures de lits, "première des revendications".
De son côté, Hugo Huon, du collectif Inter-urgences, qui avait initié le mouvement de grève mi-mars, déplore "des effets d'annonce sur les primes avec beaucoup d'incertitudes" et "des protocoles de coopération seulement pour les infirmiers".
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