Témoignage : le métier de cheminot au quotidien
Pour mieux comprendre le travail des cheminots dont le gouvernement veut supprimer le statut, France 2 a suivi le quotidien d'un contrôleur.
6h30 à la gare de Marseille (Bouches-du-Rhône). Olivier Flandrin, contrôleur, prend son service. Avant le départ pour Nice (Alpes-Maritimes), il doit inspecter le train pour s'assurer que tous les dispositifs de sécurité fonctionnent. Sur ces voitures Corail âgées de 30 ans, c'est sa propre responsabilité pénale qui sera engagée en cas de problème. Voilà dix ans qu'Olivier est contrôleur. Il a fait l'équivalent de 20 tours du monde sur les rails. Après une longue période d'essai comprise entre un an et deux ans et demi, il a obtenu le statut de cheminot, garantie d'un emploi à vie. Un statut trop avantageux au goût de certains. Le contrôleur fait comme s'il n'avait rien entendu, mais il n'en pense pas moins.
Un statut nécessaire pour compenser certaines contraintes ?
À 41 ans, Olivier Flandrin touche un salaire de 1 600 euros par mois assorti de primes, environ 600 euros selon son activité. En théorie, un cheminot peut partir à la retraite dès 52 ou 57 ans selon le poste, mais selon lui, la réalité est tout autre. 9h45 : arrivée à Nice. Quelques minutes d'arrêt et nouveau départ dans l'autre sens. Dans les trains ou les repas de famille, Olivier entend beaucoup d'idées fausses sur les cheminots. Et en effet, la prime de charbon a disparu il y a 40 ans. La plupart des primes sont aujourd'hui liées au travail de nuit ou les jours fériés ainsi qu'aux découchés, car Olivier dort souvent loin de chez lui. 15 heures : avec quelques cernes, Olivier Flandrin repart pour un nouvel aller-retour. Des journées parfois longues, des agressions fréquentes : pour lui, le statut de cheminot est une contrepartie nécessaire à ces contraintes. Pour le défendre, il a prévu de se joindre à la grève le mois prochain.
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