"Sans la force de travail des salariés, tout s'arrête" : mobilisation en Isère pour défendre les emplois dans l'industrie

Plusieurs manifestations et piquets de grève sont prévus dans le cadre de la grande journée nationale d'action pour défendre l'industrie française.
Article rédigé par franceinfo - à France Bleu Isère
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Piquet de grève chez Vencorex en Isère, le 7 novembre 2024. (JULIEN BALIDAS / RADIO FRANCE)

Plusieurs mobilisations vont avoir lieu jeudi12 décembre pour tenter de sauver les emplois et les industries en Isère, où plusieurs centaines sont menacés. Les syndicats isérois demandent un moratoire à la nouvelle préfète de l'Isère.

Chez Vencorex (Pont-de-Claix), les salariés sont en grève depuis le 23 octobre dernier. Chaque jour, ils tiennent un piquet de grève devant l'usine. Jeudi, les salariés et les syndicats organisent une manifestation avec les élus locaux, devant la préfecture de l'Isère, à Grenoble, place de Verdun, à partir de 11 heures. Elle aura lieu dans le cadre de la grande journée nationale d'action pour défendre l'industrie française. Le 19 décembre lors du CSE, le chinois Wanhua fera une offre améliorée de reprise de l'atelier Tolonate de Vencorex au Pont-de-Claix, a appris France Bleu Isère de source proche du dossier. Il doit reprendre 50 salariés au lieu de 25 et investir 10 millions d'euros au lieu d'un million. Mais la mobilisation ne faiblit pas.

"Déterminés à sauver leurs emplois"

Cette manifestation sera suivie à 12h30 d'un pique-nique solidaire avec les grévistes de la plateforme chimique des Roches-Roussillon. Là, les salariés sont présents "depuis 6h30", annonce Adrien Poirieux, référent en Isère de la Fédération nationale des industries chimiques, la branche chimie de la CGT. "On a un piquet de grève qui s'est installé au niveau de l'entrée nord de la plateforme et qui génère déjà une quantité de bouchons considérables pour accéder au site", décrit-il. 

L'objectif des syndicats "c'est de démontrer que les salariés sont déterminés à vouloir sauver leur industrie, sauver leurs emplois, face au système capitaliste actuel qui, du fait de la mondialisation, détruit nos outils de travail et nos industries", explique Adrien Poirieux. "L'objectif pour nous, c'est de peser dans les discussions au niveau de l'actionnariat qu'il peut y avoir au niveau national, que ce soit chez Total, chez tous les grands industriels qui gagnent des milliards d'euros pour leur faire comprendre que sans nous, sans la force de travail des salariés, tout s'arrête et c'est ce qui risque d'arriver si toutes nos usines ferment", ajoute Adrien Poirieux.

"Médiatiser" le mouvement

Les salariés de Logiplast-TeamTex sont également concernés par cette journée de mobilisation. À Charvieu-Chavagneux, en Nord-Isère, sans repreneur de cette usine de fabrication de sièges auto pour enfants, 160 emplois vont être supprimés.

L'entreprise Valéo est aussi dans le mouvement de mobilisation, à Saint-Quentin-Fallavier. Pour le moment, l'activité est maintenue sur le site, mais les salariés s'estiment en sursis. La grève a démarré à 8 heures jeudi sur le site de Valeo. "On est arrivé dès 6 heures avec les collègues de la CAT et de la CGT, en intersyndicale pour faire ce mouvement de grève, annonce Hassan Boujmet, élu au CSE de Valeo pour le syndicat Sud, invité de France Bleu Isère jeudi matin. "Sud Industrie rejoint la CGT sur l'appel à la grève contre le licenciement. Mais pour Valeo la différence, c'est que le couperet est tombé la semaine dernière et les annonces sont là et on a une suppression de 238 postes de travail", déplore Hassan Boujmet. Les salariés de Valéo mobilisés veulent "médiatiser notre mouvement de grève aujourd'hui", poursuit Hassan Boujmet. "On rejoint le combat contre les licenciements, mais surtout par rapport à la cité Valeo de Saint-Quentin-Fallavier, on veut vraiment que les gens partent de manière digne, avec des indemnités conséquentes, qu'ils puissent pouvoir retrouver un emploi ou une formation diplômante pour pouvoir essayer d'assurer leur avenir", conlut le syndicaliste Sud. 

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