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Vidéo "On est vraiment un département laissé à l’abandon" : ils dénoncent l'insécurité qui règne à Mayotte

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Témoignages Mayotte
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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Alors que la ministre des Outre-mer est arrivée lundi à Mayotte, franceinfo a interrogé des Mahorais. Ils témoignent d'une pauvreté et d'une pression démographique qui gangrènent une société poussée vers la violence.

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, est arrivée à Mayotte lundi 12 mars, pour tenter de trouver une issue au mouvement de contestation qui entame sa quatrième semaine. Un collectif de citoyens réclame des mesures fortes pour lutter contre une insécurité grandissante dans ce département français situé dans l'océan Indien. Franceinfo a interrogé des habitants de l'archipel, pour comprendre les situations violentes auxquelles ils font face chaque jour.

"On est dans une telle insécurité quotidienne. On ne peut plus vivre comme ça, ce n’est pas possible. On est vraiment un département laissé à l’abandon, expose Jennifer Bouaroudj, infirmière libérale à Mayotte et conseillère régionale de l'Ordre des infirmiers de l'Océan indien. Je me suis fait agresser dans ma voiture, qui a été fracturée à plusieurs reprises. On m’a déjà volé mon matériel professionnel une dizaine de fois. Et quand vous vous faites agresser et que vous appelez la gendarmerie, avec un peu de chance, ils arrivent dans l’heure. Avec moins de chance, ils n’arrivent pas du tout." 

"Les racines de l’insécurité sont dans la pauvreté"

Derrière cette délinquance, les habitants voient les effets de plusieurs facteurs. "C’est une crise due au fait que les gens ne supportent plus la pression migratoire et l’immigration clandestine sur les services publics", estime Henri Nouri, enseignant et syndicaliste Snes-FSU.

Marc Diamala, lui aussi enseignant dans le secondaire et représentant syndical de Force ouvrière (FO), insiste sur une autre raison : "Les racines de l’insécurité, elles sont dans la pauvreté. Elles sont dans l’emploi. On a un taux de chômage parmi les plus élevés de toute la République : plus de 30%. Donc il faut donner du travail." Tous dénoncent le manque de moyens pour faire face à ces problématiques qui poussent de nombreux Mahorais à exprimer leur colère.

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