Bruno Le Maire plaide pour assouplir les conditions d'octroi des prêts immobiliers
Faciliter l'achat d'un logement... et le surendettement ? Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a plaidé pour un assouplissement des conditions d'octroi de prêts immobiliers, dans une interview au Parisien, mise en ligne samedi 2 décembre.
"Nous étudierons des nouvelles mesures pour assouplir davantage les conditions d'octroi des crédits", assure le ministre. Il dit souhaiter la création d'une "procédure à l'amiable, entre l'emprunteur et le banquier, lorsque ce dernier refuse un prêt immobilier", pour "aider à comprendre pourquoi le prêt a été refusé et éventuellement, si la situation de l'emprunteur le permet, conduire à une révision de la décision".
Le président de la Banque de France appelle à la prudence
Ces commentaires interviennent deux jours avant une réunion du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), une instance présidée par le ministre de l'Économie qui revoit chaque trimestre les règles de l'octroi de prêts immobiliers, notamment leur durée et leur poids par rapport aux revenus des emprunteurs.
Certains acteurs du crédit immobilier, comme des courtiers, appellent à "faire sauter le verrou" du taux d'endettement maximal. Celui-ci limite les possibilités de prendre un prêt immobilier si le remboursement dépasse 35% des revenus de l'emprunteur.
Mais au HCSF siège également le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui insiste sur les risques de trop faciliter l'emprunt. "Il est souhaitable que l'offre de crédits bancaires reparte maintenant progressivement, mais sans risquer de surendetter les ménages : attention aux suggestions d'oublier les normes de bon sens du HCSF", avait déclaré le gouverneur de la Banque de France dans une interview au Républicain Lorrain, le 22 novembre.
En novembre, il avait souligné "la progression continue et singulière de l'endettement des ménages", ainsi que "la dérive marquée des durées de prêts et de la charge de remboursement". La prochaine réunion du HSCF étudiera donc "d'éventuels nouveaux ajustements techniques, sous réserve qu'ils n'entraînent pas de hausse du risque de surendettement", a prévenu François Villeroy de Galhau.
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