Expulsion des familles de délinquants des HLM : la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce un gouvernement qui "balance des gadgets" et "stigmatise"

Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité était invité, lundi, sur franceinfo.
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Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la Solidarité, le 31 janvier 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Invité sur franceinfo lundi 6 mai, Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, a dénoncé les "leurres" et les "gadgets" du gouvernement alors que le ministre délégué chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, s'est dit "ouvert" dimanche sur France Inter à l'idée de faire évoluer la loi pour "renforcer" les possibilités d'expulser des logements sociaux les familles d'enfants délinquants.

"La communication, ça va ! Si les ministres et le gouvernement sont là pour amuser la galerie et faire la com', qu'on nous le dise, mais c'est juste insupportable", a dénoncé Pascal Brice. Il déplore la "façon de balancer des leurres un peu partout pour occuper l'attention de l'opinion sur des choses qui sont réelles, mais pour ne pas s'attaquer à l'essentiel", a-t-il expliqué. 2 500 000 personnes attendent un logement social en France. Une "crise majeure du logement social qui est une bombe sociale dans le pays", assure-t-il.

"Un vrai risque que l'on tue la loi SRU"

Le ministre du Logement a présenté vendredi un "projet de loi relatif au développement de l’offre de logements abordables". Le texte sera d'abord examiné au Sénat mi-juin, avant d'aller à l'Assemblée à la rentrée prochaine. "Il y a un vrai risque que l'on tue la loi SRU", craint Pascal Brice. Il souhaite un renforcement des sanctions contre les maires qui n'appliquent pas la loi Solidarité et renouvellement urbain qui impose, en théorie, 20 ou 25% de logements sociaux dans les communes.

Pascal Brice ne comprend pas que le gouvernement "vienne avec des gadgets" et ne sanctionne pas les maires qui ne veulent pas de "précaires" et de "pauvres" dans leur commune. "Je demande au gouvernement et au ministre du Logement d'arrêter les leurres, d'arrêter en plus la stigmatisation". Il appelle à "une politique sérieuse de la part des élus du gouvernement pour sortir de cette crise majeure du logement social".

"Tout ça est grave parce que nous sommes dans un état de déliquescence de la société, à tous points de vue, terrible. Et là, on a un ministre du logement, un gouvernement qui passe son temps à nous balancer des gadgets", a-t-il déploré.

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