Cinq grandes villes françaises poursuivent l'Etat en justice pour dénoncer ses "carences" en matière d'hébergement d'urgence

Les maires socialistes et écologistes réclament "une refonte" d'un système "à bout de souffle".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des tentes à Paris, le 13 février 2024. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Les villes contre l'Etat. Les maires écologistes et socialistes de cinq grandes villes ont annoncé, jeudi 15 février, poursuivre l'Etat devant la justice administrative pour dénoncer ses "carences" en matière d'hébergement d'urgence et réclamer "une refonte" d'un système "à bout de souffle".

Le "constat est posé depuis des mois, voire des années, avec des alertes extrêmement claires" sur l'hébergement d'urgence et "un système aujourd'hui inadapté, insuffisant, inefficace et absolument indigne", a déclaré la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dans une conférence de presse en ligne avec ses homologues écologistes de Bordeaux, Grenoble et Lyon, et socialiste de Rennes.

Environ 330 000 personnes sans domicile

Évoquant le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, qui comptabilise 330 000 personnes sans domicile en France, elle a dénoncé un système "à bout de souffle", réclamé sa "refonte" et regretté "le silence assourdissant de l'Etat" qui "n'a jamais répondu" au courrier qu'ils lui ont adressé en décembre avec Anne Hidalgo, maire PS de Paris.

Deux mois plus tôt, début octobre, ces six villes avaient également intenté des recours gracieux devant leurs préfectures respectives, restés lettre morte, ont-ils déploré, expliquant que cinq d'entre elles avaient décidé de saisir cette fois les tribunaux administratifs dont ils dépendent pour y déposer des "recours indemnitaires contentieux". Paris ne se joint pas à cette nouvelle démarche.

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