Crise du logement : les meublés touristiques de type Airbnb "ont un régime de faveur", dénonce la députée Renaissance Annaïg Le Meur
Les meublés touristiques "ont un régime de faveur, ils ont tous les avantages", résume Annaïg Le Meur, députée Renaissance du Finistère, invitée de France Bleu Armorique mardi 5 décembre. L'Assemblée nationale se prononce cette semaine sur sa proposition de loi transpartisane qui s'attaque, face à la pénurie de logements, à la "niche fiscale" des meublés de tourisme de type Airbnb.
La proposition de loi transpartisane a été initiée par Annaïg Le Meur (Renaissance) et Iñaki Echaniz (député du Parti socialiste). Le texte a été adopté en commission des affaires économiques dans la nuit de mardi à mercredi. Annaïg Le Meur évoque un "régime de faveur" : "Ils ont tous les avantages de ne pas avoir à faire le diagnostic énergétique pour les locaux [obligatoire pour louer un logement hors meublé de tourisme], ils ont une fiscalité très avantageuse, et ils ont aussi des revenus associés qui sont plutôt plus importants que celui de la location en nu", comptabilise la députée Renaissance.
Des villes se transforment en "villages vacances"
Des élus de LR et du RN ont critiqué des mesures défavorables aux "petits propriétaires", et la réduction de l'abattement fiscal divise le camp présidentiel. La Bretagne, par exemple, est la "quatrième région qui a le plus de résidences secondaires", rappelle Annaïg Le Meur. "Cela crée des tensions et il y a un réél problème d’accès au logement sur nos territoires", rappelle la députée.
"Sur les logements de tourisme, on a triplé le nombre de meublés de tourisme entre 2016 et aujourd’hui. Ces biens ne sont plus mis à disposition pour la location à l’année et ne sont plus au bénéfice des saisonniers, des ouvriers, des salariés mais aussi des étudiants. "
Annaïg Le Meur, députée Renaissance du Finistèreà franceinfo
Ces meublés touristiques se situent "surtout sur la bande littorale parce que ce sont des locations qui ont vocation de tourisme, mais c’est aussi les métropoles et puis ça crée aussi des reports sur les communes alentour, qui n’avaient pas anticipé le fait que les gens, ne trouvant pas de bien sur la bande littorale, se replient dans les terres et font parfois jusqu’à 60 km pour pouvoir aller travailler, déplore le députée. Donc il y a une nécessité aussi pour les villes qui sont en rétro-littoral de devoir assumer le manque de logements de la bande littorale."
L'élue du Finistère craint que ces villes se transforment en "villages vacances" : "Ce sont des gens qui viennent pour de la courte durée, pour les vacances, qui ne participent pas à la vie quotidienne, qui ne consomment pas de la même façon, on n’a plus de consommation liée à des activités commerçantes de services type pressing, cordonnerie, etc. Ça crée aussi des difficultés de vivre ensemble étant donné que les personnes viennent pour des vacances, pour faire la fête, pour se reposer. Ils n’ont pas du tout le même rythme que les gens qui vivent à l’année."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.