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Froid : "ll faut mobiliser toutes les forces vives de la nation pour mettre les personnes à l'abri", appelle la Fondation Abbé Pierre

Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, en appelle ce lundi 12 décembre sur franceinfo à "un sursaut de citoyenneté publique" alors que le froid et la neige arrivent cette semaine en France. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre; (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

De nombreuses personnes qui vivent dans la rue sont sans solution cet hiver. Le 115, numéro d'urgence, est débordé et manque de places d’hébergement. "C'est la responsabilité de l'État qui a le devoir de mettre à l'abri les personnes, quelle que soit leur situation", a rappelé lundi sur franceinfo Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Franceinfo : Est-ce que vous savez combien de personnes se réveillent dehors ce lundi 12 décembre en France ?  

Christophe Robert : C'est difficile à dire parce qu'on manque de statistiques et de connaissance sur la situation dans le pays. Il y a une dizaine d'années, on parlait de 26.000 personnes sans-abri. On pense que ce chiffre a augmenté. Il y a d'ailleurs une enquête à venir de l'Insee. Plus globalement, on a aujourd'hui 300.000 personnes sans domicile fixe dans le pays. Cela comprend une partie des sans-abri et une partie des personnes qui sont dans des hébergements d'urgence, qui vont être dans des solutions temporaires. Ce chiffre de 300.000 personnes sans domicile fixe a doublé depuis 2012, date de la dernière enquête de l'Insee sur le sujet. Donc, il faut vraiment qu'on prenne conscience des difficultés. 

>> Logements d'urgence : "La plupart des gens n'appellent même plus le 115, ils savent qu'ils n'ont aucune chance", déplore la fondation Abbé Pierre

Que faut-il faire dans l'urgence ?  

Il faut tout faire ! Il y a l'urgence immédiate. On doit apporter une solution à chaque cas. D'ailleurs, c'est la responsabilité de l'État qui a le devoir de mettre à l'abri les personnes, quelle que soit leur situation. La Fondation Abbé Pierre en appelle à un sursaut de citoyenneté publique. 

On ne peut pas laisser dans un pays riche comme le nôtre des personnes qui appellent le 115 sans solution. Ça, c'est la solution d'urgence. Il faut tout ouvrir. Tout ce qu'on peut. Le long terme, c'est le logement social.

Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre à franceinfo

On a baissé le niveau de production ces dernières années. Il faut inverser complètement cette tendance. Mais il y a un autre levier que le logement social, ce sont les APL qui permettent à des personnes qui ont de faibles ressources de pouvoir accéder à un logement dans le parc privé ou dans le parc social. S'il y a beaucoup trop de personnes à la rue aujourd'hui, c'est parce qu'on n'a pas été assez vigilant sur la prévention des expulsions locatives. Il y a des personnes qui souffrent de dépendances, qu'on n'a pas assez accompagnées, des jeunes qui sortent de l'aide sociale à l'enfance à qui on n'a pas proposé une solution derrière. C'est en amont et en aval qu'il faut agir. Mais dès aujourd'hui, il faut mobiliser toutes les forces vives de la nation pour mettre les personnes à l'abri.  

Voyez-vous arriver de nouveaux visages ?  

Oui ! Pas forcément des personnes qui vont se retrouver à la rue. Vous avez déjà 9 millions de pauvres dans ce pays. Les plus pauvres parmi les pauvres se sont enfoncés dans cette période difficile. La période d'inflation avec plus de 12 % en moyenne des prix alimentaires, on nous annonce encore 15 % d'augmentation du gaz et l'électricité, cela veut dire que pour ces personnes-là, c'est encore plus de difficultés. Mais il y a aussi toutes celles qui étaient sur le fil qui s'en sortaient à peu près. Est-ce qu'elles ont basculé ? Est-ce qu'elles vont basculer ? Il faut avoir une attention très attentive à ces personnes pour ne pas qu'elles viennent gonfler les rangs de ceux qui demandent des aides alimentaires, qui pourraient perdre leur logement et, à terme, se retrouver également à la rue. C'est difficile, une fois qu'on a basculé, de remonter la pente. Donc il faut vraiment les aider au moment où la fragilité se présente.

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