Crédit immobilier : quelques ajustements mais pas de gros changement
Il n'y a pas révolution en vue pour les crédits immobiliers. Les taux n'en finissent plus de flamber et le marché immobilier se retrouve quasiment à l'arrêt. D'un côté, les acheteurs n'ont plus les moyens d'emprunter et de l'autre, les vendeurs ne baissent pas les prix, et la situation semble bloquée. Le secteur attendait donc beaucoup des annonces du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) qui se réunissait lundi 4 décembre. Et il reste finalement sur sa faim.
Le HCSF a procédé à ce qu'il appelle pudiquement des "ajustements techniques". Il ne touche pas aux fondamentaux du crédit immobilier, c'est-à-dire 35% d'endettement maximum (les mensualités ne peuvent pas dépasser 35% des revenus) et pas d'emprunt sur plus de 25 ans. Il a en revanche décidé d'une exception – et c'est la principale annonce du jour : si l'acheteur doit effectuer des travaux de rénovation thermique qui représentent plus de 10% de la transaction immobilière, dans ce cas, il sera possible d'emprunter sur 27 ans.
Par ailleurs, les crédits relais seront exclus du taux d'effort, les fameux 35%, à condition qu'ils ne représentent pas plus de 80% de la valeur de la vente. Il faut savoir, enfin, que les banques peuvent un peu déroger à ces règles. 20% des crédits qu'elles octroient peuvent ne pas respecter les 35% d'endettement. Les banques font le point trimestre par trimestre. Pour éviter les à-coups, le HCSF a décidé de lisser ces normes sur trois trimestres glissants. Enfin, en cas de refus de crédit, un réexamen du dossier sera désormais possible.
Les Français empruntent en moyenne à 3,94%
Le système n'est pas donc pas chamboulé avec ces "ajustements techniques". Bercy explique que le secteur s'est normalisé, que les taux directeurs de la Banque centrale européenne ont augmenté pour limiter l'inflation et que la mission est remplie. Les emprunts ont chuté, leur nombre a été divisé par deux au troisième trimestre mais le volume total, lui, est en hausse de 2%. La situation n'a rien de catastrophique car en France, on emprunte désormais en moyenne à 3,94% : c'est moins qu'en Allemagne à 4,2% ou en Italie, à 4,7%.
Malgré tout, le marché immobilier est en panne. Les taux ont été multipliés par quatre en deux ans, rappellent les professionnels du secteur. Cela veut dire que l'on peut beaucoup moins emprunter : un quart de moins en deux ans. Le problème, c'est que les prix de l'immobilier n'ont pas du tout décroché, seulement −1,1 % au dernier trimestre. Et les mesures annoncées lundi 4 décembre ne réveilleront pas le marché.
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