Les Français quittent les grandes villes : ces défis que doivent relever les villes moyennes avec les nouveaux habitants
Une récente étude de France Stratégie démontre que pendant la pandémie, la majorité des villes moyennes ont connu une démographie et des emplois en hausse, contrairement à certaines métropoles. Exemple d’une ville dite "moyenne" qui attire beaucoup de nouveaux arrivants : Salon-de-Provence.
"Ce n'est pas encore terminé, mais voilà notre futur potager !" Une belle maison avec un grand jardin : c’est notamment ce qui a attiré Maélia, 31 ans, arrivée de région parisienne il y a un et demi, avec son mari et ses quatre enfants. "Ici, on a juste défriché et donc la piscine se tiendra normalement ici l'été prochain !", s'enthousiasme-t-elle. A l'intérieur, à l'abri du vent, elle détaille son choix : "On arrive d'un petit appart' de 60 mètres carrés. On avait envie d'espace, d'un jardin, donc là on est bien !"
Maélia et sa famille ne sont pas les seuls à avoir quitté les grandes métropoles françaises dernièrement pour s'installer dans des villes plus petites. C'est une forme de revanche des villes moyennes : durant la pandémie, les Français ont constaté l'étroitesse de leurs logements dans les grandes villes et beaucoup ont choisi de déménager. D'après une récente étude de France Stratégie, la majorité des villes moyennes ont connu une démographie et des emplois en hausse ces derniers mois. Une volonté de gagner plus d'espace, avec un jardin notamment, mais aussi de revenir à des tailles de ville moins démesurées. C’est l’un des enseignements de la crise sanitaire que devront tirer les candidats à l'élection présidentielle pour leurs propositions sur les villes et les territoires lors d’un grand oral organisé par l’Université de la ville de demain.
Les prix de l'immobilier ont grimpé de 10%
C'est justement le fait que Salon-de-Provence soit une ville à taille humaine, qui a tout de suite plu à Juliette, originaire du Nord. Elle s'y est installée depuis cet été avec son mari et sa fille Stella. "Il y a beaucoup de petits commerçants de qualité, il y a tout à proximité, on adore", explique Juliette. Pour la jeune fille, l'atout principal de sa "belle maison", c'est sans hésiter "la piscine !". Et la maman d'ajouter : "Bientôt, on aura un petit terrain de pétanque. On devient des Sudistes, il ne manque plus que l'accent !" "Ah non, rétorque l'adolescente, je garde mon accent." "Alors on est des Ch'tis salonais", conclut la mère dans un éclat de rire.
Les "Ch’tis salonais" ne sont évidemment pas les seuls à être séduit par cette ville située à une demi-heure de Marseille et d’Avignon. Les prix de l’immobilier ont donc fortement augmenté : + 10% ces deux dernières années.
Et puis désormais, il faut pouvoir accueillir tout ce monde. David Ytier, adjoint au maire et vice-président de la métropole en charge du logement, présente un nouveau quartier à l’ouest de la ville.
"Ici vous êtes dans une zone qui était une friche industrielle et qui a pu être reconvertie dans du logement. Tout type de logement : nous avons développé ici une vingtaine de villas, des logements en accession, du logement social."
David Ytier, adjoint au maire de Salon-de-Provenceà franceinfo
L'idée de ce quartier est de recréer une mini-ville : "Ce qui est très important pour nous, c'est d'avoir cette mixité d'habitants qui puisse faire ville et à côté de ça, des commerces de proximité : une dizaine de commerces en bas des immeubles, du service public car la ville installe une crèche, un parc public. Donc vous avez ici l'illustration de ce que nous souhaitons faire : une urbanisation maîtrisée, l'accueil de nouveaux habitants, mais en même temps le maintien de cette qualité de vie."
La ville qui n’a pas modifié son plan local d’urbanisme va donc continuer d’accueillir 200 habitants par an. Pas plus, pour ne pas dénaturer ce qui fait son charme.
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