Liste noire des paradis fiscaux de l'Union européenne : "Elle frise le scandale", dénonce Attac
Dominique Plihon, porte-parole de l'association Attac, s'est insurgé mardi sur franceinfo contre la liste noir des paradis fiscaux dévoilée par l'Union européenne : "Ce sont des critères sur mesure pour éviter que les pays européens ne figurent sur la liste."
L'association Attac a réagi sur franceinfo à la publication par l'Union européenne d'une liste noire de 17 paradis fiscaux lors d'une réunion des 28 ministres des Finances à Bruxelles, mardi 5 décembre. La liste, qui ne compte aucun État membre de l'UE, "frise le scandale" pour le porte-parole d'Attac Dominique Plihon, Economiste et spécialiste de l'économie financière, il y voit "une diversion pour faire croire qu'on s'attaque au problème".
franceinfo : Que pensez-vous de cette liste de 17 paradis fiscaux ?
Dominique Plihon : Elle frise le scandale, parce que les paradis fiscaux avérés que sont le Luxembourg, l'Irlande et les Pays-Bas n'y figurent pas. Mais en plus, trois pays qui avaient été épinglés récemment par les Paradise Papers, Jersey, l'île de Man et l'île Maurice, n'y figurent pas non plus. À chaque fois que des listes sont publiées on fait beaucoup d'esbroufe, mais on voit bien que les scandales récents n'ont absolument rien changé à la publication de ces listes.
C'est une véritable parodie, c'est une sorte d'entreprise de diversion que mènent nos ministres des Finances pour nous faire croire qu'ils continuent de lutter contre l'évasion fiscale.
Dominique Plihon, porte-parole d'Attacà franceinfo
La publication de cette liste n'est-elle pas tout de même une première étape importante ?
C'est la politique des tout petits pas, ça fait longtemps qu'on nous promet d'organiser une lutte assez efficace contre l'évasion fiscale et on voit les scandales se succéder. Quand je vois que le Luxembourg n'est pas sur la liste alors que l'affaire Luxleaks a montré que le Luxembourg encourageait les entreprises à pratiquer une optimisation fiscale agressive, on a du mal à comprendre.
Les critères de la liste sont-ils suffisants ?
On voit bien que ce sont des critères faits sur mesure pour, en réalité, éviter que les pays européens dont on vient de parler figurent sur la liste. Donc, c'est une avancée qui ressemble plus à une diversion pour faire croire qu'on s'attaque au problème. Je crains que l'on aille au-devant de nouveaux scandales qui démontreront qu'il n'y a pas de progrès véritable.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.