Aide de l'État à ArcelorMittal : "Ce soutien public doit être conditionné à la réalité de ces investissements", estime un économiste

L'État doit surveiller attentivement l'utilisation de l'argent public qui va être versé à l'entreprise sidérurgique, alerte l'économiste Patrice Geoffron.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le site industriel d'ArcelorMittal à Dunkerque. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

"Ce soutien public" à ArcelorMittal pour décarboner son site de Dunkerque "doit être conditionné à la réalité de ces investissements", estime, lundi 15 janvier sur franceinfo, Patrice Geoffron, économiste et directeur du centre géopolitique sur l'Énergie et les matières premières à l’Université Paris-Dauphine. Pour lui, l'État doit surveiller attentivement l'utilisation de l'argent public qui va être versé à l'entreprise sidérurgique.

ArcelorMittal va investir 1,8 milliard d'euros pour enclencher la sortie du charbon de son site de production d'acier situé à Dunkerque, dans le Nord. Cet investissement sera "pris en charge partiellement par la puissance publique, jusqu'à la moitié", rappelle le spécialiste. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu se rendent lundi après-midi, sur le site dunkerquois d'ArcelorMittal pour signer le contrat d'aide de l'État.

"Si on veut aller plus vite, il faut qu'il y ait une partie du surcroît d'investissement, du surcoût, qui soit pris en charge par la puissance publique", convient Patrice Geoffron. "On risque de se retrouver coincé entre la Chine, qui a des contraintes environnementales qui sont moindres que celles qu'on a en Europe, et par ailleurs les États-Unis qui, sous l'impulsion de Biden, subventionnent assez largement les investissements décarbonés", explique-t-il.

Pour Patrice Geoffron, les investissements de l'État français pour décarboner l'industrie sont "un gros pari industriel qui pourrait faire du sens". "Ces géants [industriels internationaux], qui eux-mêmes font l'objet de pressions diverses, notamment de leurs actionnaires, ont pris des engagements de décarbonation, donc il va s'agir de déterminer le meilleur endroit pour les mettre en œuvre", ajoute l'économiste. "À Dunkerque, il y a la proximité d'un parc électronucléaire qui va être essentiel pour garantir une électricité, qui va être ensuite important pour produire de l'hydrogène décarboné", précise-t-il.

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