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"Canopée" : on a visité ce bateau qui transportera des morceaux de fusée jusqu'en Guyane

Le navire hybride a été inauguré jeudi 5 octobre à Bordeaux. Sur les quais de la Garonne, il émerveille les passants. franceinfo a pu monter à bord de ce cargo qui transportera des éléments d'Ariane 6.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le bateau Canopée, qui doit transporter des éléments de la fusée Ariane 6 entre l'Europe et la Guyane. (TOM VAN OOSSANEN)

Il aura fallu cinq ans pour le construire mais les dimensions du navire sont impressionnantes : quatre mâts, 36 mètres de hauteur et des morceaux de fusée à transporter jusqu'en Guyane. Les voiles ont été installées en juillet et, après plusieurs semaines de tests, ce navire nouvelle génération a été inauguré en grande pompe à Bordeaux jeudi 5 octobre.

>> Le vol inaugural de la fusée européenne Ariane 6 est officiellement repoussé à 2024

Pierre et Paul, d'anciens marins, scrutent le navire depuis les quais de la Garonne, où il est amarré pour l'instant. "Une étrave pareille, ça ne court pas les mers", s'émerveille l'un d'eux. "On pensait que c'était fini, les bateaux à voile", s'étonne l'autre, car Canopée est un navire hybride, qui utilise à la fois des moteurs et des voiles. "C'est un bateau incroyable !, s'enthousiame une touriste canadienne, venue de Vancouver. Chez nous, nous voyons de nombreux bateaux, mais pas aussi innovants que celui-là."

30 jours pour traverser l'Atlantique

Au fond de la cale, Arthur Landormy est le responsable des opérations d'Alysés, l'entreprise chargée d'opérer le navire au nom d’Ariane Groupe. "Avant, il fallait un bateau et demi pour transporter un lanceur Ariane 5. Aujourd'hui, on emporte tout sur un seul bateau : le lanceur, mais aussi le carburant de la fusée." Et il y a encore un autre pont de chargement en-dessous, pour récupérer les boosters de la fusée.

Arthur Landormy, responsable des opérations chez Alyzés, dans la cabine de pilotage de Canopée, à Bordeaux, le 6 octobre 2023. (BORIS HALLIER / RADIOFRANCE)

Tous ces éléments d’Ariane 6, Canopée ira les récupérer dans les différents pays où ils sont fabriqués : Brême, Rotterdam, Le Havre, Bordeaux, Kourou puis retour à Brême. Pour tout le parcours, il faut compter une trentaine de jours à vitesse maximale. Pendant la traversée de l'Atlantique, les marins peuvent hisser les voiles depuis la cabine de pilotage.

Ecologique et, à terme, très rentable

Mais le navire "zéro émission" est encore loin. Si les conditions sont optimales, Canopée pourrait économiser 30% de carburant par an, en moyenne. "Il y a bien sûr un intérêt écologique, et en plus, un intérêt économique, explique Nils Joyeux, l’un des concepteurs. Le bateau coûte un peu plus cher à construire, mais ce surcoût est compensé par les économies de carburant. Dans cinq, dix ou quinze ans, les voiles vont devenir hyper rentables."

Il faut attendre encore quelques mois, après le premier vol d'Ariane 6, pour que Canopée entre pleinement en fonction.

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